C’est une petite phrase qui ne rassurera certainement pas les employés de SFR. Lors d’un déplacement aux États-Unis afin de finaliser l’acquisition de Cablevision pour la somme délirante de 17,7 milliards de dollars, Patrick Drahi a commenté la situation de l’opérateur français en estimant qu’il se trouve aujourd’hui en « sureffectif ». Pour autant, l’intéressé n’a pas évoqué le moindre plan social.
«On a donné une garantie sur l’emploi de trois ans, donc il reste encore un an. Aujourd’hui on est dans une situation où les gens savent que la garantie s’arrête dans un an », a relevé l’homme d’affaires, qui est l’actionnaire principal d’Altice, une holding luxembourgeoise qui détient SFR et Numericable. La jugeant « inopportune », cette « garantie sur l’emploi a rendu les choses compliquées et créé des tensions », ajoute-t-il.
Patrick Drahi fait ici référence aux engagements qu’Altice a pris en 2014 pour acquérir SFR, notamment dans le domaine de l’emploi.
La holding avait assuré que son projet d’absorption se ferait « en respectant à la lettre chacun des engagements pris auprès du gouvernement », comme ne pas supprimer des postes pendant trois ans. Le groupe avait aussi promis de « recruter des commerciaux pour le marché des entreprises » et de ne pas compenser le maintien des emplois chez SFR par un plan social ailleurs, en l’occurrence Numericable.
Tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous on a pris une garantie sur trois ans
« Tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous on a pris une garantie sur trois ans à un moment où on vend à 1 euro par mois des abonnements. Ça n’a ni queue ni tête. Forcément ça crée des tensions parce qu’en fait les gens seraient plutôt d’accord pour organiser quelque chose maintenant plutôt que d’attendre encore un an sans savoir comment les choses vont s’organiser », continue Patrick Drahi.
Toute la question est de savoir si un plan social sera déclenché par SFR lorsque l’accord avec le gouvernement sur la préservation des emplois prendra fin. Sa maison-mère, très lourdement endettée, pourrait vouloir faire la chasse aux coûts pour alléger sa situation financière, et s’attaquer à la masse salariale de ses filiales. D’ores et déjà, des mesures de départ individuel ont lieu.
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