Les monnaies électroniques et le système des chaînes de blocs (blockchains) sont perçus comme un risque pour la stabilité financière, selon le conseil de supervision américain chargé de la maintenir.

Face au succès du Bitcoin, les États-Unis ne savent pas sur quel pied danser. Tandis que la monnaie électronique inventée par le mystérieux Satoshi Nakamoto poursuit sa très lente démocratisation auprès du grand public, le conseil de supervision de la stabilité financière (FSOC — Financial Stability Oversight Council) a rendu public un rapport dans lequel figure une mise en garde à l’égard de la devise.

Relayé par le Financial Times, le rapport expose que « les acteurs de marché ont une expérience limitée pour ce qui est de travailler avec des systèmes comptables distribués, et il est possible que les vulnérabilités opérationnelles associées à de tels systèmes ne puissent pas être apparents jusqu’au moment où ils sont déployés à grande échelle ».

bitcoin

Le conseil, qui rassemble les patrons du système bancaire américain, ajoute « qu’un degré considérable de coordination entre les organismes de réglementation peut être nécessaire pour identifier et traiter efficacement les risques associés avec les systèmes comptables distribués ». C’est le cas d’une chaîne de blocs (ou blockchain), qui est une sorte de livre comptable, mais fonctionnant grâce à toutes les parties qui l’utilisent.

« Bien que les systèmes comme le Bitcoin sont conçus pour éviter une fraude venant d’un tiers, certains systèmes peuvent y être exposés par la collusion d’une fraction significative des participants au sein du système », continue le FSOC.

Bien que les systèmes csont conçus pour éviter une fraude, certains systèmes peuvent y être exposés

L’autorité fait remarquer que le Bitcoin a connu des hausses alarmantes dans les délais de transaction ainsi que des échecs au cours des derniers mois, parce que la rapidité avec laquelle les nouvelles transactions en Bitcoin sont soumises a dépassé celle avec laquelle elles peuvent être ajoutées à la blockchain.

Le FSOC rassemble dix personnalités ayant un droit de vote, dont le secrétaire du Trésor, le président de la Réserve fédérale et le responsable de l’organisme de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Le FSOC a été mis en place en 2010 dans le cadre d’une réforme des marchés financiers à la suite de la crise des subprimes qui a affecté le monde de la finance et l’économie.

Les préoccupations des autorités américaines à l’égard des monnaies électroniques ne sont pas nouvelles, mais les raisons ne sont pas toujours les mêmes. Si le FSOC s’est avant tout inquiété des faiblesses structurelles du Bitcoin et des chaînes de blocs face à certains risques spécifiques, les critiques sont d’une toute autre nature.

Devant les membres de la commission sénatoriale sur la sécurité intérieure et les affaires gouvernementales, le département de la sécurité intérieure a pointé du doigt les risques de blanchiment d’argent et l’utilisation des monnaies électroniques pour acheter des produits ou des services illicites. Des inquiétudes que l’on retrouve également en France, comme l’a montré l’avis de la Banque de France.

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