C’est une décision historique qu’a prise Mozilla en novembre 2014. Après dix ans de partenariat avec Google, la fondation a fait de choix de mettre un terme à l’exclusivité mondiale qu’elle lui avait accordée. Depuis, d’autres prestataires sont sollicités pour être le moteur de recherche par défaut de Firefox. Aux États-Unis, c’est Yahoo qui a été retenu pour gérer les requêtes des internautes.
Mais qu’adviendra-t-il de l’accord conclu entre Mozilla et Yahoo si le portail web est racheté par un concurrent ou vendu en tranches ? Il sera toujours en vigueur, selon les informations de Re/Code, qui a découvert l’existence d’une clause extrêmement avantageuse pour l’éditeur du navigateur : celui-ci a en effet la possibilité de continuer à toucher l’argent de Yahoo, même si leur contrat est rompu.
Comment est-ce possible ?
D’abord, il faut bien comprendre que Mozilla facture la place de moteur de recherche par défaut sur Firefox. Jusqu’à présent, c’était Google qui payait. Mais depuis 2014, c’est Yahoo qui met la main au porte-monnaie, et pas qu’un peu : 375 millions de dollars par an. L’accord conclu avec Yahoo est prévu pour durer jusqu’en 2019, ce qui rapportera à Mozilla plus d’un milliard de dollars d’ici cette date.
Ensuite, il faut se rappeler la période à laquelle l’accord entre Mozilla et Yahoo est conclu. À ce moment-là, le portail web n’est pas du tout dans la même situation qu’aujourd’hui. Tout n’est certes pas rose, mais la direction de l’entreprise emmenée par Marissa Mayer reste confiante dans sa stratégie pour rebondir. Du coup, elle a accepté une clause pour un scénario inenvisageable à l’époque.
Pour Mozilla, c’est évidemment tout bénef’ : la fondation a à sa disposition une source financière assurée jusqu’en 2019. Si jamais Yahoo est acquis par un tiers qui ne lui convient pas, elle dispose de la possibilité de rompre le partenariat sans pour autant que cela ne nuise à ses ressources pour les trois prochaines années. Incontestablement, Mozilla est dans une position extrêmement avantageuse.
Ce n’est pas le cas pour Yahoo. L’arrivée du paramètre Yahoo dans l’équation risque fort de peser sur les entreprises intéressées par le portail web. Si l’une d’elles prend le contrôle de la société, elle devra intégrer l’existence de cette clause qui prévoit un versement de plus d’un milliard de dollars sur trois ans. De quoi dissuader certains candidats ? En tout cas, ils pourraient revoir leur stratégie dans la négociation.
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