Alors que toute l’industrie du Web cherche à payer la musique le moins cher possible, et peine malgré tout à trouver un modèle économique rentable, Apple demande à la payer plus cher. Objectif : asphyxier ses concurrents comme Spotify qui ont choisi de proposer une formule d’écoute gratuite financée par la publicité, alors qu’Apple Music est réservé aux abonnés qui acceptent de payer au moins 9,99 euros par mois.
Selon le magazine spécialisé Billboard, la firme de Cupertino aurait en effet soumis aux États-Unis une proposition très simple qui obligerait les plateformes de streaming à payer 9,1 centimes de droits d’auteur pour 100 écoutes, soit 0,0091 dollars par écoute (ce qui ne concerne qu’une partie des droits payés à l’ensemble des titulaires).
Or jusqu’à présent, les royalties sont calculés d’une façon très complexe, qui dépend en grande partie des revenus générés. Passer à un modèle de paiement fixe par nombre d’écoute entraînerait un plus grand risque financier pour les plateformes comme Spotify ou Deezer qui proposent d’abord une formule gratuite avant de basculer éventuellement vers une offre payante. Pour Billboard, Apple cherche ainsi à draguer les ayants droit de la musique, en allant dans le sens des revendications qu’ils font depuis des années, de limiter l’accès gratuit à la musique, pour convaincre davantage d’internautes de souscrire à des offres payantes.
Payer plus pour écouter moins ?
Sur son site internet dédié aux artistes, Spotify dit payer 70 % de ses revenus aux ayants droit, et plus concrètement « entre 0,006 $ et 0,0084 $ » par stream, ce qui est légèrement inférieur à la proposition faite par Apple. Mais il dit s’opposer à un paiement fixe par stream, en particulier parce que ça inciterait les services de streaming à faire en sorte que leurs utilisateurs écoutent moins de musique, ce qui est contraire à l’intérêt-même des artistes et des plateformes qui cherchent au contraire à fidéliser les amateurs.
La proposition d’Apple a été faite auprès du U.S. Copyright Royalty Board, une commission de trois juges chargée de fixer les paiements que les exploitants de musique doivent reverser faute d’accord privés négociés directement avec les ayants droit. En France, les revenus versés au titre des droits d’auteur sont négociés avec la Sacem, tandis que les droits des producteurs sont discutés directement avec les labels qui s’occupent de payer les artistes selon les contrats qu’ils ont avec eux.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.