Pour le sixième trimestre consécutif, l’annonce des résultats de Twitter est suivie d’un trou d’air à Wall Street. Pour son deuxième trimestre de l’année 2016, l’action du réseau social a plongé de plus de 10 % après la clôture. Le nombre d’utilisateurs n’a cru que de 1 % sur un an, passant à 313 millions au total alors qu’ils étaient 310 millions au Q1 2016. Les pertes nettes s’élèvent à 107 millions de dollars, une amélioration par rapport aux 136,7 millions de l’année passée. Quant aux dépenses, elles ont grimpé de 15 % sur un an pour atteindre 508 millions de dollars.
Point de consolation du côté des prévisions pour le prochain trimestres. L’entreprise s’attend à un chiffre d’affaires autour de 600 millions de dollars, largement en-dessous des 678 millions de dollars prédits par les analystes. La faible croissance du nombre d’utilisateurs déplaît en effet aux annonceurs, bien que la publicité sur Twitter ait nettement gagné en visibilité au cours des derniers mois.
Selon le site eMarketer cité par Forbes, Twitter devrait prendre cette année 8 % des parts de marché de la publicité sur les réseaux sociaux, très loin derrière Facebook, qui devrait en contrôler 68 %. La croissance des recettes liées à la publicité devrait néanmoins être la même pour les deux sociétés, soit 31 % de plus sur un an.
Le co-fondateur de Twitter, Jack Dorsey, qui a repris les rênes de la société en juin dernier, a introduit des changements notables aussi bien dans la direction que dans le réseau social en lui-même. Côté fonctionnalités, la compagnie n’hésite plus à copier ses concurrents. Il y a un mois, entre autres innovations, elle a ainsi repris les stickers emblématiques de Snapchat, considérés comme le réseau social préféré des millenials, trois fois plus jeune que Twitter mais comptant plus de membres quotidiennement actifs.
Côté fonctionnalités, la compagnie n’hésite plus à copier ses concurrents
Cela dit, c’est surtout la superpuissance Facebook que l’oiseau bleu souhaite imiter, au risque de perdre ce qui le rend unique. L’inauguration d’une timeline partiellement algorithmique aurait certes permis d’augmenter l’activité sur le réseau, mais la suppression de la limite de 140 caractères par tweet a dû être mise de côté face au tollé qu’elle a suscité chez les membres, avant d’être remplacée par un simple assouplissement des contraintes. Par ailleurs, Twitter transformait ses « favoris » en « likes » alors même que la firme de Zuckerberg abandonnait ces derniers.
Il serait illusoire de lister toutes les nouvelles fonctionnalités que souhaite mettre en place la firme à l’oiseau bleu, qui donne parfois l’impression d’errer sans direction. D’autre part, le site demeure critiqué pour son manque d’action face au harcèlement des utilisateurs, faiblesse que Dorsey a décrit comme étant « véritablement l’une des choses les plus importantes qu’il [leur] faut améliorer ».
À la mi-juin, la société investissait 70 millions de dollars dans SoundCloud, plateforme musicale qu’elle avait déjà tenté de racheter, en vain, en 2014. Au printemps, elle montrait un intérêt sérieux pour la retransmission d’événements sportifs grâce à son application de diffusion en live, Periscope. Elle a ainsi décroché un contrat avec la NFL (National Football League) sur les droits de certains matchs de football américain, dès 2017.
C’est en effet par la vidéo que le site de micro-blogging compte véritablement reprendre son envol. Depuis début juin, Twitter supporte la vidéo à 360 degrés, comme le font déjà Youtube et Facebook. Plus récemment, la limite des vidéos incluses dans les tweets est passée à 140 secondes. Mais le fer de lance de ce virage est l’influent Periscope, acheté par Twitter au printemps 2015, et qui a déjà incité la firme de Zuckerberg à mettre le paquet sur Facebook Live. Face à ce dernier, l’entreprise de San Francisco accélère l’intégration de sa jeune acquisition.
Twitter voudrait que le contenu vidéo puisse être consommé depuis tout le web
Des indices relevés par The Next Web suggèrent que l’application de vidéo en direct serait le point de départ d’un virage philosophique. Depuis la semaine dernière, quand une page web inclut un tweet contenant un flux Periscope, celui-ci se lance automatiquement, telle une mini-chaîne d’information en direct. Au lieu, comme Facebook Live, de cantonner la vidéo en direct à l’intérieur du réseau social, Twitter voudrait que le contenu puisse être consommé depuis tout le web. Serait-ce une première rupture face à une stratégie qui a longtemps placé le réseau social en position de suiveur ?
Cela reste à prouver. En tout cas, il est amusant de noter que depuis la mi-2015, Twitter diffusait chaque annonce de ses résultats trimestriels sur Periscope… ce qu’il a arrêté de faire la semaine dernière, affirmant avoir réalisé que la plus-value de la vidéo n’était finalement pas si importante.
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