Twitter, futur théâtre d’une bataille de propagande ? Alors que de nombreux corps diplomatiques sont présents sur le réseau social pour élargir leur auditoire, les talibans ont également commencé à publier sur Twitter en anglais. Ils évoquent essentiellement les pertes subies par l’OTAN, dans l’espoir de déstabiliser l’opinion publique et obtenir de nouveaux soutiens à leur cause.

La communication des talibans ne se limite pas à la diffusion de communiqués sur d’obscurs forums islamistes. Elle se déroule aussi au grand jour, sur des réseaux sociaux réputés et connus de tous. Depuis le 19 décembre 2010, les talibans avaient un compte Twitter sur lequel ils diffusaient des informations en arabe. Mais depuis ce jeudi, ils publient aussi en anglais.

Repéré par France 24, le compte de l’Emirat islamique d’Afghanistan est actuellement suivi par plus de 2 200 abonnés s’attardent essentiellement sur les pertes subies par les troupes ennemies (en l’occurrence l’OTAN et les troupes loyalistes) et sur les opérations menées par les talibans.

Chaque message, dont la véracité est incertaine, redirige ensuite vers un article rédigé en anglais, où il est possible d’accéder à de plus amples informations. On apprend ainsi que 11 soldats de l’OTAN ont été tués au cours de l’opération Badar, tandis que 11 autres ont été blessés. Les talibans affirment également avoir détruit un tank américain dans la région d’Helmand.

Au-delà de savoir si toutes les informations diffusées sur ce compte Twitter sont justes, il est intéressant de voir que les talibans – ou leurs soutiens – utilisent les mêmes médias que les puissances occidentales pour couvrir un plus large auditoire. Avec Internet et ses outils, ils ont la capacité de contrarier la communication des Etats engagés en Afghanistan.

« L’image d’un mouvement opposé à toute technologie est fausse, ils ont toujours été très rapides à s’emparer des nouveaux moyens de communication et à utiliser l’anglais. Cela indique clairement qu’ils comptent utiliser Twitter pour toucher un public plus large que la communauté pachtoun en Afghanistan et au Pakistan qui n’est de toute façon que peu connectée » a expliqué Mehdi Mozzafari, directeur du centre d’études de l’islamisme et des mouvements radicaux au Danemark.

Les Talibans ne sont pas les seuls à avoir vu dans Twitter un moyen de communication direct, sans aucun intermédiaire. Le département d’Etat américain (@StateDept) a son propre fil, tout comme la monarchie britannique (@TheBritishMonarchy), le gouvernement israélien (@Israel) l’Elysée (@Elysee) ou le Quai d’Orsay (@FranceDiplo).

L’an dernier, le porte-parole du ministère des affaires étrangères avait assuré « qu’on peut donner beaucoup d’informations en 140 caractères« , soulignant au passage l’important vecteur de communication qu’est devenu Twitter. Mais cette limite du service impose également un choix des mots judicieux, afin d’être le plus précis et le plus clair possible.

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