Le CSA estime que les chaînes de télévision qui renvoient les téléspectateurs vers les pages Facebook ou les comptes Twitter de leurs émissions réalisent une « publicité clandestine » pour ces derniers.

Il arrive de plus en plus souvent que les chaînes de télévision et les producteurs qu’elles emploient dirigent les téléspectateurs vers les pages Facebook de leurs émissions plutôt que vers les sites officiels. Cela leur permet de créer très vite une communauté et de s’adresser au public là où il a ses habitudes, sans l’obliger à quitter son univers pour se rendre sur un site dédié. De même, beaucoup d’émissions proposent de suivre un compte Twitter ou d’y poser des questions. Mais cette pratique bien naturelle en 2011 devra cesser.

Dans une décision publiée vendredi, prise à la suite d’une réunion des sages le 12 avril dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) explique qu’il a été saisi par une chaîne de télévision pour savoir si le fait de renvoyer aux pages consacrer à ses émissions sur Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux était conforme à la législation. La réponses est non. Le CSA « considère que le renvoi des téléspectateurs ou des auditeurs à la page de l’émission sur les réseaux sociaux sans les citer présente un caractère informatif, alors que le renvoi vers ces pages en nommant les réseaux sociaux concernés revêt un caractère publicitaire qui contrevient aux dispositions de l’article 9 du décret du 27 mars 1992 prohibant la publicité clandestine« .

Il est donc possible d’inciter les spectateurs à se rendre sur les réseaux sociaux retrouver les émissions, mais pas de nommer ces réseaux sociaux. Ce qui revient de fait à interdire la pratique, qui deviendrait absurde. En se reposant sur le décret de 1992, le CSA semble estimer que le simple fait de désigner nommément un réseau social précis est réalisé dans le but de faire de la publicité à ce réseau social en particulier. Le décret dit en effet qu’une publicité clandestine est « la présentation verbale ou visuelle (…) du nom, de la marque ou des activités d’un (…) prestataire de services dans des programmes, lorsque cette présentation est faite dans un but publicitaire« .

Or il ne s’agit pas a priori pour les chaînes de faire de la publicité pour Facebook et Twitter. La publicité est bien réelle, mais elle n’est pas un but poursuivi. Les chaînes citent Facebook parcequ’il est déjà très fort, pas pour le renforcer davantage.

Avec cette décision, le CSA contribue à isoler la télévision d’Internet. Imaginer le même genre de raisonnement appliqué sur la toile, et c’est presque tout lien hypertexte qui deviendrait interdit, parce que par nature publicitaire.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !