Il y a tout juste un an, le New York Times publiait une grande enquête sur le mode de fonctionnement d’Amazon et sur son management. Cette enquête révélait à quel point travailler pour le géant américain était un supplice, même pour les cols blancs qui ne connaissaient pas la routine des entrepôts. La publication avait fait énormément de bruit à l’époque et aurait été, d’après une professeur d’économie citée par le Washington Post, un coup très dur pour Amazon et son image auprès des candidats potentiels.
Impossible de dire si l’initiative prise cette semaine par Amazon est liée à cette enquête d’une manière ou d’une autre, toujours est-il que la compagnie va chercher dans les mois qui viennent à améliorer les conditions de travail de ses employés. Et la première étape passe par un groupe de test constitués de quelques dizaines de personnes qui vont avoir le choix de travailler 30 heures au lieu des 40 heures traditionnelles. Cette offre a bien entendu une conséquence financière, puisque les employés ne seront payés que 75 % du salaire d’un employé à plein temps.
Cela dit, l’idée derrière n’est pas tant de faire un geste économique envers le personnel que de tester une semaine plus courte qui serait, à terme, plus productive. Amazon reconnaît dans son message qu’un temps complet de 40 heures n’est peut-être pas l’alpha et l’oméga de l’emploi et qu’une option de ce genre pourrait permettre de diversifier les profils recrutés par l’entreprise. En pratique, Amazon souhaite proposer une plage horaire obligatoire du lundi au jeudi de 10h à 14h, dans laquelle tout le monde serait tenu de travailler. À ces 16 heures fixes se grefferaient 14h flexibles selon les besoins des équipes et les préférences des employés. Vendredi, samedi et dimanche ne seraient pas ouvrés.
Cela diffère de ce qu’on pourrait déjà trouver chez Amazon et dans plusieurs entreprises (c’est-à-dire, tout simplement, des postes à temps partiel) dans la mesure où une équipe entière, managers inclus, tournerait sous ce régime. En filigrane, c’est reconnaître aussi que certaines tâches méritent moins d’heures réelles de travail aujourd’hui pour un résultat similaire et tout aussi efficace et pour lesquelles des contrats standards ne sont pas adaptés.
Amazon reconnaît qu’un temps complet de 40 heures n’est peut-être pas l’alpha et l’oméga de l’emploi
Notez enfin qu’il ne s’agit pas d’un chamboulement radical de la notion de travail, vu que le nombre d’employés concerné est très réduit, mais le test est encourageant : il montre qu’une grande multinationale est capable de tirer des leçons de ses erreurs et d’envisager une autre manière de créer de l’emploi.
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