Bouygues Telecom saisit l’autorité de la concurrence pour tenter de faire annuler la prolongation de l’accord d’itinérance et obtenir la condamnation de ses deux rivaux, Orange et Free.

Au mois de juin, le gendarme des télécoms a approuvé le calendrier d’extinction de l’itinérance entre Orange et Free, qui mettra un terme — au plus tard en 2020 — à la possibilité pour la société de Xavier Niel d’exploiter les antennes-relais de l’opérateur historique pour acheminer les communications en 2G et 3G de ses clients. Free devra alors ne compter que sur lui-même.

Ce plan a toutefois un détracteur : Bouygues Telecom. Passablement agacée par les liens qui existent entre le quatrième entrant et l’ex-France Télécom, la filiale du géant des travaux publics a décidé de passer à l’offensive : l’Express signale que le groupe a saisi l’autorité de la concurrence pour obtenir la condamnation de ses deux rivaux et la fin immédiate de la prolongation de l’accord d’itinérance.

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Le contexte aide à comprendre l’action lancée par Bouygues. Début 2011, un accord d’itinérance nationale a été mis en place pour aider Free à entrer sur le marché de la téléphonie mobile. À l’époque, il était question d’un usage des antennes jusqu’en 2018. À cette date, Free Mobile devra déployer un réseau capable de couvrir 90 % de la population vivant dans l’Hexagone.

Bouygues interprète 2018 comme la date butoir qui doit couper une bonne fois pour toutes les liens entre les deux partenaires. Il souligne d’ailleurs que l’autorité de la concurrence a émis en 2013 un avis selon lequel l’accord d’itinérance nationale entre Orange et Free ne doit pas être reconduit au-delà de cette date, car cela présente des « risques concurrentiels ».

Des risques concurrentiels pointés du doigt

Or à ses yeux, l’avenant organisant l’extinction de l’itinérance constitue une extension de deux ans sur le planning initial. D’où l’action enclenchée par l’opérateur auprès de l’organe chargé des questions concurrentielles. Et cela même si le délai proposé par Orange et Free a été validé par le gendarme des télécoms lui-même lorsqu’il a eu à ausculter le détail de l’accord passé entre les deux opérateurs.

Si Bouygues peut avoir des raisons de craindre des « risques concurrentiels », même si rien ne prouve qu’elles soient fondées, il faut rappeler que Free Mobile verra de toute façon son accès à l’infrastructure Orange se dégrader petit à petit. En effet, une restriction des débits est en place depuis le 1er septembre et va s’accroitre dans les années à venir, afin que Free presse le pas pour avoir son propre réseau.

Source : Numerama

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