Fondée en 2012, la startup Stootie a créé un modèle singulier entre Uber et Le Bon Coin tout en se différenciant des deux. Plateforme du petit service entre particuliers, le site compte aujourd’hui 600 000 utilisateurs. Elle vient de lever 7,4 millions d’euros pour son développement.

Depuis 2012, l’aventure menée par Jean-Jacques Arnal a progressé dans sa vision du service peer-to-peer. Comprenez : Stootie géolocalise des individus qui ont du temps et des compétences à offrir et vous laisse ainsi découvrir dans votre quartier qui pourrait vous aider à dépanner un ordinateur ou bien porter quelques cartons. En inventant une plateforme au-delà des modèles Uber et du Bon Coin, Stootie convainc chaque mois 200 000 utilisateurs de proposer ses services ou bien de chercher des services

Repenser le service peer-to-peer

De Uber, Stootie a gardé la simplicité, la géolocalisation et la possibilité pour chacun de vendre ses compétences sur une plateforme. Du Bon Coin, l’application a repris son côté fourre-tout et local, sur lequel on fait autant brocante que coiffeur amateur. Le Bon Coin n’a pas de fonctionnalité de géolocalisation et propose un site bordélique : Stootie a fait une interface simple où le local prime sur l’exhaustivité et a ainsi permis à des milliers d’utilisateurs de devenir des coiffeurs du dimanche.

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Jean-Jacques Arnal explique que les stooters gagnent en moyenne 300 € par an en utilisant l’application : nous sommes donc bien loin des modèles de néo-salariat d’Uber et Deliveroo et les autoentrepreneurs n’y sont pas majoritaires. Ici, on est dans une forme encore simple de sharing-economy dans laquelle chacun permet aux autres de se passer des formes conventionnées du service.

Des étudiants futés se découvrent de cette manière dépanneur informatique nous dit le directeur de la startup : Stootie rend concrète la valeur de compétences qu’on pouvait sous-estimer. Lorsqu’on lui demande si les stooters gagnent ainsi la volonté de fonder un business plus traditionnel après avoir découvert la valeur de leur travail, il répond que ce n’est pas une règle générale. Il y a encore sur la plateforme une forme d’amateurisme assumé qui disparaît progressivement d’Uber ou d’Airbnb.

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Le petit souci, c’est lorsque l’on voit les missions que proposent certains clients : logo à faire pour 200 €, site web à 150 €. Peu surpris, on retrouve les métiers créatifs les plus sous-valorisés de l’économie actuelle être encore nivelés par le bas. Un designer faisant un logo, c’est un métier, une formation, une expertise, un goût. Difficile de considérer cela comme un service.

Cela en dit long sur l’idée que certains Français ont de la valeur du travail des créatifs, relégués ici à des amateurs. Stootie, par laxisme volontaire, accepte malheureusement toutes sortes de métiers qui bien souvent ne peuvent être considérés comme des services, terme si cher à la communication de l’entreprise.

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La monétisation de Stootie est fondée sur le service de paiement à la BlaBlaCar. Sur la plateforme, vous choisissez le prix de votre force de travail et c’est au client de choisir son stooter et de régler le service. Une fois le service rendu, et seulement à ce moment là, la somme est reversée à votre auxiliaire provisoire.

Si certaines catégories de services ont une plus grande popularité, on pense aux dépannages informatiques et aux métiers de la beauté, coiffure ou esthétique, le marché des stooters est hétérogène. En âge également : Jean-Jacques Arnal affirme que ses utilisateurs se répartissent de 20 à 40 ans et compte autant de femmes que d’hommes.

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Pourquoi irait-on sur Stootie ? Pour contourner les prix et les méthodes de l’économie traditionnelle. Ici, on trouve, en région parisienne, un volontaire en moins de 20 minutes nous dit-on et pour des prix défiant évidemment toute concurrence.

Ensuite, pour faire pâlir Le Bon Coin, le site a développé une brocante géolocalisée, de manière à trouver des produits de seconde main plus rapidement et avec un système de paiement moins système D que ses concurrents. Vous achetez un meuble TV à un voisin ? Aucun échange de liquide ne se fera entre vous, encore une fois, tout se passe à travers la plateforme.

L'équipe de Stootie

L’équipe de Stootie

Les priorités de développement pour Stootie sont bien sûr en province et en-dehors des grandes agglomérations, ces métropoles où le réseau est majoritairement présent aujourd’hui. Et bien sûr, la société souhaite accroître sa base d’utilisateurs. Si Jean-Jacques Arnal ne dévoile rien de ses futurs développements, il ne cache pas son ambition de faire de sa plateforme un vrai réseau social de proximité, où en dehors des activités commerciales, l’entraide pourrait prendre une place importante.

Astuces et système D interactifs sont vus comme un aboutissement de ce système de services entre des particuliers prêts à tout pour échapper au capitalisme à la papa. Un business qui ne cesse de progresser dans tous les secteurs, porté par une baisse du pouvoir d’achat en France et en Europe.

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