Aspiro AB est la société parente du service de streaming Hi-Fi Tidal, appartenant depuis 2015 a Jay-Z ainsi qu’à un conglomérat d’artistes venus de la culture mainstream. Engagée dans une lutte contre Spotify, Apple Music et d’autres, la plateforme de streaming musical par les artistes pour les artistes semble avoir des soucis avec ses nouveaux gestionnaires. Les résultats financiers de la plateforme récoltés à Stockholm par des journalistes du Wall Street Journal sont peu flatteurs pour l’entreprise.
Aspiro a ainsi enregistré une perte nette de 239 millions de couronnes suédoises, soit plus de 25 millions d’euros selon un rapport financier. À titre de comparaison, en 2014, lorsque la société n’appartenait pas encore à Jay-Z, ses pertes étaient estimées à 88,9 millions de couronnes suédoises, soit un peu plus de 9 millions d’euros. Néanmoins, sur la même période, le revenu généré par Tidal a augmenté, passant de 309 millions de couronnes (32 millions d’euros) à 402 millions (42 millions d’euros).
Cela ne veut pas nécessairement dire que Tidal est un échec total, notamment parce que les résultats présentés par le journal économique n’illustrent aucunement les revenus et les financements américains de la plateforme, orchestrés par Jay-Z dans un montage financier tout sauf clair.
En revanche, la société scandinave est dans une passe difficile, que cette gestion assez mystérieuse laisse dans un état proche de la faillite avec des dettes colossales auprès de ses fournisseurs. Le cabinet missionné pour l’évaluation financière enregistre ainsi plus de 158 millions de couronnes de dettes, une explosion de 450 % de la dette enregistrée en 2014 par Aspiro.
L’essentiel des dépenses de Tidal est à destination des artistes et de leurs sociétés. En 2015, c’était 300 millions de couronnes suédoises qui leur étaient reversées, soit plus de 31 millions d’euros. Le reste des frais de Tidal se concentre sur le marketing et en faible partie, sur ses 86 employés.
La situation est inquiétante pour la société norvégienne. En juin dernier, la plateforme annonçait quelques 4,2 millions d’abonnés payants, loin derrière les 30 millions de Spotify. Ce nombre était malgré tout une très nette progression depuis l’année 2014 où Tidal ne comptait pas encore son premier million d’abonnés.
Mais les progrès en termes de nombre d’abonnés n’ont pas permis à ses gestionnaires de rétablir une situation pérenne sur le sol scandinave. Cette évidente mauvaise gestion interroge sur les volontés de Jay-Z et de ses acolytes qui semblent tester les capacités de financement sur fonds propres d’une société qui s’enfonce.
Ces mauvais résultats, qui rappelons-le ne concernent qu’Aspiro, la holding détenant Tidal, ne résument pas la santé financière du service mais déséquilibrent lourdement le bilan de Jay-Z, qui semblerait chercher chez Apple un potentiel acquéreur pour son projet qui se transforme doucement en gouffre financier. Sans fond.
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