Mise à jour – Apple a finalement rejoint ce partenariat. Pour mieux l’influencer de l’intérieur ?
Sujet du 29 septembre 2016 – Ce matin, nous rapportions que les géants américains du Web (Facebook, Google, Microsoft, Amazon et IBM) avaient annoncé mercredi le lancement d’une organisation baptisée « Partnership On AI » dédiée à répondre aux problématiques éthiques soulevées par l’IA, en la présentant comme une œuvre philanthropique visant à faire que l’intelligence artificielle soit créée « au bénéfice des gens et de la société ». Il faudrait toutefois être fortement naïf pour y voir autre chose qu’une tentative plus ou moins subtile de prendre le contrôle du débat public sur l’intelligence artificielle, pour fixer eux-mêmes les limites éthiques à ne pas franchir, et celles qui ne poseraient pas de problèmes.
La question du niveau d’intrusion dans la vie privée que l’on peut accorder au service de l’intelligence artificielle sera évidemment placée au centre de ces questions éthiques, mais l’on voit mal Google, Facebook, Amazon, Microsoft et IBM accepter sans broncher de s’auto-limiter dans des avancées technologiques et commerciales qui se fondent justement sur l’accumulation de données personnelles à analyser — on l’a vu encore récemment avec Google qui a renoncé à ne pas garder copie des messages échangés sur Allo, pour ses besoins actuels et futurs en intelligence artificielle.
L’optique éthique de la firme de Cupertino est très différente de celle des autres géants
C’est peut-être pour cette raison que figure un grand absent dans le club des cinq : Apple. La firme de Cupertino, qui se fait fort depuis plusieurs années de se montrer en chevalier blanc de la protection de la vie privée pour mieux contrer Google, a refusé d’intégrer le « Partnership on AI ».
Apple a bien évidemment des projets en matière d’intelligence artificielle, et multiplie d’ailleurs les acquisitions de startups spécialisées (Perceptio, VocalIQ, Faceshift, Emollient, Turi, Tuplejump…) mais son ambition est de développer des IA qui n’ont pas besoin d’exploiter dans le cloud les données personnelles des utilisateurs. L’optique éthique de la firme de Cupertino est très différente de celle des autres géants de la Silicon Valley, qui ont beaucoup moins de scrupules à stocker et à exploiter dans leurs serveurs des informations qui concernent la vie privée de leurs clients.
Officiellement toutefois, Apple était le bienvenu. « Nous avons eu des discussions avec Apple et ils sont enthousiastes à propos de [notre] effort. J’espère personnellement qu’ils nous rejoindront », a ainsi répondu Eric Horvitz, de Microsoft Research, à Tech Insider. Apple, lui, n’a fait aucun commentaire.
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