Les élus de la République sont en train de louper le coche de la révolution numérique ? Alors que les Français plébiscitent globalement les réseaux sociaux, leurs représentants sont encore loin d’avoir tous embrassé Facebook ou Twitter. Si certains se montrent particulièrement actifs sur les sites communautaires, nombreux sont les députés à avoir une présence limitée sur la toile… pour ne pas dire inexistante.
C’est le constat réalisé par le site web Elus 2.0, qui a publié ce mercredi la première étude portant sur la présence des députés sur la toile et leur participation sur les sites communautaires. L’objectif était de relever « la présence en ligne de tous les députés français (sites, réseaux sociaux…) ainsi que leur activité sur Internet (nombre d’abonnés à leurs comptes et nombre de messages publiés, de tweets envoyés, de vidéos envoyées…)« .
Une majorité de députés possède un blog…
Le bilan est mitigé. Dans les points positifs relevés par Elus 2.0, la très grande majorité des députés a une présence – même minimale – sur le web. Ils ne sont que 79 sur 575 à être en dehors du web, nonobstant les articles de presse qui leur sont consacrés et l’inévitable page Wikipédia. Cela représente tout de même 14 % du total des députés français. « Alors que près de 40 millions de français sont sur Internet et que plus de 20 millions sont sur Facebook, un député peut-il de pas y être ? » s’interroge le site.
En ce qui concerne les blogs, là encore la majorité des députés dispose d’un espace personnel pour sa communication. Un cinquième des députés (110 élus) ne possède pas de blog. Toutefois, seuls 10 % des blogs peuvent être considérés comme véritablement collaboratifs, c’est-à-dire autorisant le partage et le dialogue avec les internautes (zone de commentaires, flux RSS et outils de partage des articles sur les réseaux sociaux).
Plusieurs pistes peuvent être avancées pour expliquer ces limites. Les députés craignent peut-être les commentaires acerbes des internautes ou ont une connaissance de l’outil informatique assez limitée les empêchant de multiplier les outils de publication. Ils sont peut-être également assez peu disposés à laisser trop de latitude aux internautes et préfèrent verrouiller la communication sur leur espace personnel.
…mais est peu présent sur les réseaux sociaux
En matière de réseaux sociaux, les scores obtenus par l’Assemblée nationale sont nettement moins bons. La chambre basse du parlement français est grosso modo scindée en deux. Une petite moitié (46 %) de députés est sur Facebook, tandis que 307 députés (54 %) n’y sont pas. L’immense majorité d’entre eux (80 %) se contente d’un profil sur le site, ignorant peut-être l’existence des pages sur Facebook.
« Dans une société où les usages du Web social sont présents dans toutes les activités de la société, comment les députés peuvent-ils intérioriser les concepts du monde numérique et les usages quotidiens des citoyens sans pratiquer les réseaux sociaux ? Comment voter des lois où il y a toujours un volet Internet à présent sans avoir une pratique minimale des outils du Web ? » questionne Elus 2.0.
Le constat est plus sévère pour Twitter. 451 députés (78 %) ne sont pas inscrits sur le site de micro-blogging, sans doute parce que l’outil n’a pas encore séduit la majorité de la population. Erreur. Nombre de journalistes et de blogueurs sont présents sur Twitter, offrant aux élus une tribune nouvelle et un impact médiatique potentiel considérable.
La vidéo et le mobile également délaissés
Le site Elus 2.0 s’est également penché sur des outils plus spécifiques. Du côté des plates-formes vidéo que sont YouTube ou Dailymotion, rares sont les députés à avoir un compte. Seuls 66 % d’entre eux (391) en ont un. La publication sur ces espaces est très espacée, puisqu’en moyenne une vidéo est mise en ligne tous les mois. Dommage, alors que ces sites proposent des outils de publication et de partage.
Du côté des applications mobiles, c’est pratiquement le désert. 4 députés seulement ont fait développer un outil permettant aux Français d’interagir avec eux, remarque Elus 2.0. Là encore, les parlementaires se privent d’un moyen d’échange intéressant au moment où la quasi totalité des Français possède un téléphone mobile et où une part croissante de mobinautes opte pour un smartphone.
Cette faible présence des parlementaires explique en partie l’engagement assez limité des citoyens en faveur des partis politiques présents sur les réseaux sociaux. Le site Elus 2.0, spécialisé dans l’étude de l’activité des responsables politiques sur Internet, avait remarqué que le Front National est le parti le plus populaire sur Facebook, tandis qu’Europe Ecologie – Les verts domine Twitter.
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