Mise à jour : Salesforce annonce qu’il se retire également des enchères sur la négociation. Décidément, personne ne veut de Twitter.
Dans les cotations avant-ouverture, l’action de Twitter affichait déjà ce jeudi matin une cinglante dégringolade de plus de 11,60 %, qui devrait donner le ton de la journée sur la place de New York. Cet après-midi, après l’ouverture du marché, la chute se confirme avec environ 16 % de dépréciation.
Les investisseurs, qui avaient acheté des actions Twitter en pariant sur un emballement des enchères, revoient aujourd’hui leur optimisme à la baisse après que le très informé Recode a affirmé que Salesforce serait finalement le seul véritable candidat sérieux à la reprise du réseau social.
Alors que des informations de l’agence Bloomberg avaient donné Disney comme potentiel acquéreur, le géant américain du divertissement aurait finalement renoncé à présenter une offre, ce qui semble assez logique. Même si la Walt Disney Company a un intérêt stratégique certain à acquérir un réseau social, pour assurer une visibilité à ses offres publicitaires et de contenus, la philosophie relativement libertaire de Twitter paraissait peu compatible avec l’image de marque sur laquelle la firme de Mickey veille plus que tout. Une reprise de Twitter par Disney aurait nécessairement conduit à des efforts intensifs de censure, qui induisaient un risque pour Twitter lui-même.
Twitter, qui vaudrait 18 milliards de dollars, chercherait à se vendre près de 30 milliards de dollars
Google, qui avait aussi été présumé candidat en raison de ses difficultés à faire émerger Google+ contre Facebook, n’aurait pas non plus l’intention de se lancer dans la course à la reprise de Twitter. Même si l’oiseau bleu est très populaire, il reste un modeste navire d’environ 313 millions d’utilisateurs mensuels et en mal de croissance, par rapport à l’énorme paquebot Facebook qui compte 1,7 milliard d’utilisateurs, auxquels il faut encore ajouter le milliard d’utilisateurs de sa filiale WhatsApp. Par ailleurs les limitations sur lesquelles Twitter a fondé son modèle (à commencer par les 140 caractères) ont fait à la fois sa force et sa faiblesse, et il semble difficile d’y modeler un réseau social comme en rêve Google et son appétit de données personnelles et d’intelligence artificielle.
Enfin Apple qui avait fait l’objet de rumeurs n’a qu’assez peu d’intérêt à présenter une offre pour Twitter. Certes, la firme de Cupertino est totalement absente du Web en dehors de ses services iCloud, mais l’on voit mal ce qu’Apple pourrait faire d’un réseau social comme Twitter, alors-même que l’entreprise de Tim Cook vante dès qu’il le peut son mépris pour l’accumulation des données personnelles.
Ne resterait donc en course que Salesforce en candidat sérieux, alors que Twitter espérait étudier plusieurs candidatures cette semaine. Le directeur de Salesforce, Marc Benioff, aimerait exploiter les milliards de données accumulées par Twitter pour alimenter les services de CRM de son entreprise, et réorienter le réseau social vers plus d’efficacité commerciale. « Je regarde intensément les entreprises uniques qui sont riches en données et ce que je peux faire pour les rendre plus puissantes et plus innovantes si on les combinait avec Salesforce », a ainsi expliqué l’homme d’affaires. Mais selon Business Insider, même Benioff commence désormais à faire machine à faire. « Nous n’avons pas d’accord pour acheter la société… c’est un bijou à polir. Je pense que c’est une superbe marque et je souhaite juste le meilleur à Jack [Dorsey] », a-t-il déclaré.
Il peut bien sûr s’agir d’une simple stratégie pour faire baisser le prix maintenant que la route est libre, mais l’intérêt stratégique d’un rachat de Twitter paraît limité pour Salesforce. L’entreprise ne pourra jamais en faire son LinkedIn, que Microsoft a racheté pour 26 milliards de dollars.
Or Twitter, qui vaudrait 18 milliards de dollars, chercherait à se vendre près de 30 milliards de dollars ! De quoi douter de sa véritable intention de vendre.
Mercredi, l’action de Salesforce avait plongé après la rumeur d’un rachat de Twitter.
Article mis à jour après l’ouverture du New York Stock Exchange (NYSE).
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