Si l’emballement autour de Pokémon Go a fortement diminué au cours des dernières semaines, le jeu vidéo en réalité augmentée développé par Niantic est encore très loin d’avoir rendu l’âme. Certes, les cohortes de joueurs arpentant les villes à la recherche des petits monstres virtuels ne sont plus aussi étoffées qu’avant mais il existe encore des tas de dresseurs en activité.
Si l’éclat de Pokémon Go a pâli, le jeu peut quand même se targuer d’avoir renversé quelques records qui avaient été établis précédemment par d’autres titres. C’est ce que révèle une étude menée par la société App Annie, qui se focalise sur l’analyse des données venant des applications pour smartphones. Le jeu a en effet été le premier à atteindre la barre des 600 millions de dollars de revenus dans un délai aussi court.
Pokémon Go n’a eu en effet besoin que de trois mois pour franchir la barre des 600 millions de dollars, là où d’autres titres, pourtant très populaires également auprès des mobinautes, ont eu besoin de beaucoup plus de temps pour dépasser ce palier. C’est le cas de Candy Crush Saga, qui a mis plus de 200 jours, ou Clash of Clans, qui a généré les mêmes revenus en… plus de 500 jours.
En plus d’être une vraie réussite sur le plan financier, en tout cas pour le début de sa carrière, car la lente érosion de sa base d’utilisateurs pourrait être une menace à moyen et long termes, le jeu parvient aussi à retenir les joueurs longtemps. Toujours selon App Annie, dont les données principales sont citées par Venture Beat, 45 % du temps passé sur un jeu mobile l’a été sur Pokémon Go.
Les données concernent le troisième trimestre 2016 (juillet, août et septembre) pour les joueurs situés en Amérique du Nord et qui utilisent la version Android du jeu vidéo. Les 55 % restants sont partagés par les 19 autres jeux qui suivent dans le classement. Cela peut sembler considérable, mais c’est parce que Pokémon Go a commencé à sortir début juillet. Le quatrième trimestre 2016 devrait présenter un profil bien différent.
Les signes d’un essoufflement sont déjà là. Depuis son pic de fréquentation aux États-Unis, le jeu aurait perdu à la fin du mois de septembre près de 30 millions de joueurs de l’autre côté de l’Atlantique selon des données de SurveyMonkey Intelligence, une plateforme qui agrège des statistiques sur les applications. Un ralentissement est aussi constaté du côté des achats en jeu.
Business Insider relevait mi-septembre que le nombre de joueurs disposés à dépenser de l’argent pour acquérir des items afin de faciliter leur progression en jeu a très fortement diminué au cours du mois d’août. S’il a connu un pic grâce à l’engouement médiatique, le jeu était aux dernières nouvelles très en-dessous du niveau moyen des autres jeux vidéo qui ont été passés en revue.
C’est problématique pour Pokémon Go. Si le jeu est gratuit à la base, il repose quand même en grande partie sur les gains générés par les ventes d’objets en tout genre. Il reste à savoir si le titre connaîtra un rebond et s’il parviendra à passer l’hiver, car le mauvais temps risque de tenir à distance beaucoup de joueurs. Mais le jeu a de la ressource : s’il perd un million de joueurs par semaine, il attire aussi beaucoup de curieux.
Rendez-vous en 2017 pour voir dans quel état sera le jeu de Niantic et si les passionnés le seront toujours.
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