Déjà finie et enterrée la montre connectée ? Le gadget préféré des constructeurs depuis moins de cinq ans semble bien avoir perdu ses premiers fans. L’année 2016 aura été particulièrement difficile pour les montres connectées, qui n’intéressent plus le consommateur. Un nouveau rapport d’IDC pour le troisième trimestre de 2016 montre un marché terne et décevant qui continue de s’effondrer.
Des circonstances atténuantes
Selon l’analyste, les ventes de montres ont connu une baisse de 51,6 % par rapport au même trimestre en 2015, avec à peine plus de 2,7 millions de montres livrées contre 5,6 millions en 2015. Des événements ont toutefois marqué le secteur : peu de renouvellement et du retard sur Android Wear (la version 2.0 est toujours attendue) et l’Apple Watch Series 2 qui n’était toujours pas là sont autant de points qui ont fait que le marché se trouve dans une impasse qui semble s’éterniser.
De plus, il faut noter que les rumeurs autour de la sortie d’une Watch 2 ont pu freiner la vente de la première édition de la montre d’Apple. Et la Watch étant toujours la reine du segment, chaque baisse de ses ventes a une incidence importante sur l’ensemble du secteur.
Les ventes de la Watch 2 ont été comptées seulement pendant ses deux premières semaines de disponibilité. Le reste des comptes de ses ventes sera donné par le quatrième trimestre de l’année. Il est donc encore trop tôt pour observer l’impact de la Watch 2 sur l’ensemble du marché, mais d’après IDC, ses débuts sont plutôt morose : Apple n’aurait livré que 1,1 millions de montres ce trimestre (une baisse de plus de 71 % par rapport à 2015).
Notons également que la Samsung Gear S3, annoncée en septembre n’avait pas été livrée à la fin du trimestre. En somme, ce troisième trimestre présente des chiffres particulièrement faibles et décevants, mais la saison a été difficile pour les montres.
Un marché déjà fini ?
Alors en prenant en compte les circonstances qui ont pu rendre le trimestre difficile pour la montre connectée, on peut dresser un portrait plus nuancé que celui de la pure et simple fin de la smartwatch. Les chiffres, une fois transposés sur une temporalité plus large, — de 2014 à aujourd’hui — indiquent que l’échec des montres connectées est plus qu’une question de conjoncture.
On ne peut s’empêcher de penser qu’en voulant créer des montres connectées avec des technologies qui n’étaient pas prêtes, les constructeurs ont eux même fragilisé le marché pour lequel ils avaient tant d’espoir.
Avec l’urgence de renouveler leurs revenus face à la baisse des profits sur les smartphones, les constructeurs semblent s’être rués sur un marché qui n’en était pas un à l’époque. Deux ans après les premières montres connectées, ces dernières commencent seulement à offrir des expériences convenables.
En réalité, il est bien difficile de convaincre que la montre connectée est le prochain smartphone tant son utilité reste à prouver. Lorsque les constructeurs ont tenté d’imposer la montre connectée, ils espéraient assurément trouver un marché universel, et il s’agit en réalité d’un accessoire de niche.
Un fait acquis qui ne devrait pas changer, tant l’idée qu’elles sont superflues et technologiquement peu impressionnantes est ancrée dans l’inconscient collectif du consommateur.
Lancées trop tôt — les premières montres connectées n’avaient même pas de processeur adapté à leur format — les smartwatch sont le fruit d’une impatience financière des constructeurs. Or s’il restera toujours une place, en tant que gadget de niche, pour des montres connectées de pointe, de la Watch 2 à la Gear S3, elles ne prennent pas aujourd’hui la place du smartphone de demain.
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