Ce n’est pas une information sur laquelle Google a beaucoup communiqué. Pourtant, elle a de la valeur pour les internautes qui se soucient de la collecte et de l’utilisation de leurs données personnelles quand ils se trouvent sur l’un des services de la firme de Mountain View. En réalité, elle aurait pu tout simplement passer inaperçue si le magazine ProPublica n’était pas allé faire un tour dans les règles de confidentialité du géant du net pour voir s’il y a eu du changement.
Et du changement, il y en a. Depuis la fin du mois de juin 2016, selon la manière dont le compte Google est configuré, l’entreprise est susceptible de rapprocher les informations personnelles identifiables que les internautes livrent lorsqu’ils utilisent ses services (de la recherche à Gmail, en passant par YouTube) avec les habitudes de navigation de ces mêmes internautes qui ont été récupérées à travers DoubleClick, une régie publicitaire achetée en 2007 par Google pour 3,1 milliards de dollars.
Comme le pointe le journaliste Jean-Marc Manach dans son ouvrage La vie privée, un problème de vieux cons ?, DoubleClick est spécialisé dans le ciblage comportemental : il suffit de « visiter un site web doté d’une publicité de DoubleClick pour recevoir un cookie, petit fichier doté d’un identifiant unique permettant à DoubleClick de dresser le profil comportemental des internautes à partir de la liste des sites web qu’ils consultent, des livres qu’ils achètent, des vidéos qu’ils regardent, etc ».
Et l’auteur de poursuivre : « Google n’est pas tant le leader mondial des moteurs de recherche et des services web que celui du ciblage comportemental. Google ne gagne pas d’argent avec nos recherches, mais avec les publicités qu’il y associe ». Sauf que la digue qui séparait les habitudes de navigation sur le net et les informations collectées sur la galaxie de services du géant du net a sauté cet été. Dit autrement, le suivi publicitaire se poursuit mais il n’est plus anonyme.
Nous ne combinerons pas les informations du cookie DoubleClick avec les informations personnelles identifiables
Dans la version anglaise de ses règles de confidentialité (le changement n’est pas visible dans les archives françaises des règles de confidentialité de Google), la société a retiré la mention suivante : « nous ne combinerons pas les informations du cookie DoubleClick avec les informations personnelles identifiables sauf si nous obtenons votre consentement (opt in) ». À la place, le groupe fait apparaître la mention suivante :
« Selon les réglages de votre compte, votre activité sur d’autres sites et applications peut être associée avec vos informations personnelles de façon à améliorer les services de Google et les publicités fournies par Google ».
Dans un encart, le groupe précise que cette activité peut provenir de Chrome Sync ou des visites qui sont faites sur les sites et les applications qui sont « partenaires », c’est-à-dire qui utilisent des technologies de l’entreprise américaine, que ce soit dans la publicité (AdSense) ou dans le suivi de l’audience (Analytics).
S’opposer au suivi
Comme le pointe ProPublica, il est possible de refuser ce suivi en se rendant dans les commandes relatives à l’activité, de son compte, à la rubrique « activité sur le Web et les applications ». Il suffit alors de décocher la case d’inclusion de l’historique (Incluez l’historique de navigation Chrome ainsi que l’historique de vos activités sur les sites Web et les applications qui utilisent des services Google).
Il est aussi possible de désactiver la fonctionnalité. Celle-ci sert à enregistrer les activités de recherche dans les applications et les navigateurs pour, selon Google, accélérer les recherches et personnaliser la recherche Google, Maps, Google Now, ainsi que d’autres produits Google. Il est également possible de passer en revue l’historique déjà collecté et de procéder au nettoyage qui s’impose.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous gratuitement à Artificielles, notre newsletter sur l’IA, conçue par des IA, vérifiée par Numerama !