L’histoire aurait dû être banale. Le journal Ouest-France indique qu’un commercial en assurances de Lannion a été licencié le 31 mars 2010, et qu’il demandait 11 400 euros de dommages et intérêts pour licenciement abusif. Jusque là, rien d’exceptionnel. Mais la quotidien ajoute qu’en fait, le tribunal de Prud’Hommes a condamné le salarié à verser à son ancien employeur une somme de 15 800 euros pour avoir manqué de « loyauté » à ce dernier sur Facebook. Banco.
L’homme, visiblement très mécontent de s’être fait virer pour avoir saisi de faux rendez-vous sur son agenda pour justifier des absences, avait créé un profil Facebook deux mois après sa perte d’emploi. Sous le pseudonyme de « Tamertume », peut-être dans l’espoir étrange de ne pas être reconnu, ou de ne pas faire connaître son nom de futurs employeurs qui pourraient « Googler » son CV.
Il y écrivait « des textes diffamants, tentant de discréditer son ex-patron et l’image de son agence« , rapporte Ouest-France. « Le salarié s’était arrangé pour que ses dénigrements » ciblés et répétitifs » soient accessibles à la direction générale du cabinet d’assurances, mais également à ses concurrents et aux médias« , et il « envoyait également des mails à tout le réseau professionnel de son ex-patron qu’il n’oubliait pas de mettre en copie« .
Selon Europe 1, l’homme avait créé une page Facebook intitulée « contre la mise à mort d’un salarié« , et s’était procuré les coordonnées d’amis et connaissances de son patron, également dénoncé nonément auprès de la maison-mère.
« Il pensait sûrement passer à travers les mailles du filet puisqu’il avait utilisé des pseudos et qu’il en changeait régulièrement pour éviter qu’on ne le trouve« , s’amuse l’avocate de l’employeur, interrogé par Europe 1. « On a donc eu un travail de recherche et de preuve qui a été assez important. Ça veut dire que la Toile n’est pas un lieu de règlement de comptes« .
Les histoires qui mêlent licenciements et Facebook se multiplient et sont là pour le prouver. L’an dernier, les Prud’Hommes de Boulogne-Billancourt avait jugé légal le licenciement de trois salariés d’Alten, qui avaient dénigré leur société sur Facebook, dans des messages pourtant réservés à un cercle d’amis. Cette année, c’est un employé d’Apple qui a dû subir un licenciement pour avoir critiqué la firme de Cupertino sur Facebook, tandis qu’en Belgique, un homme a été licencié pour avoir critiqué son patron sur le réseau social. Dans les deux cas, la justice a jugé ce mois-ci que les licenciements étaient justifiés.
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