C’est une évolution significative du modèle économique de Tesla. La gratuité qui était jusqu’à présent de mise pour les clients utilisant le réseau de superchargeurs mis en place par le constructeur automobile ne sera plus totale. À partir du 1er janvier 2017, les futurs propriétaires d’une voiture Tesla devront verser une « légère contribution » au bout d’une certaine consommation électrique.
Le seuil à partir duquel les clients de Tesla devront mettre la main à la poche est fixé à 400 kWh par an. Selon l’entreprise américaine, cette quantité d’énergie est suffisante pour couvrir une distance de 1 600 kilomètres. Tous les ans, le crédit offert par Tesla sera rechargé de 400 kWh. Si le propriétaire du véhicule a besoin de plus de courant, alors une participation financière lui sera demandée.
Cadeau de 1 600 km d’autonomie, au-delà une légère contribution sera demandée
Tesla n’a pas dit à combien va s’élever cette « légère contribution ». La firme assure qu’elle « sera facturée au fur et à mesure (à chaque utilisation, ndlr) et coûtera toujours moins cher qu’un plein d’un véhicule thermique équivalent ». Les prix « à la pompe » ne seront pas fixes : ils pourront fluctuer avec le temps. Tesla indique que des précisions sur ce nouveau cadre seront livrées d’ici la fin de l’année.
En juin, Tesla avait déjà bousculé les lignes en faisant savoir que ses superchargeurs situés à travers le monde ne seraient plus gratuits pour la Model 3 (contrairement aux modèles S et X). « De toute évidence, les superchargeurs ont un coût. La chose évidente à faire est de ne pas répercuter ces frais sur le prix de la Model 3 », avait commenté à l’époque Elon Musk, le fondateur de la société.
Le nouveau cadre présenté par Tesla ne s’applique pas aux clients ayant déjà une voiture de la marque ni à ceux qui ont passé commande ou qui vont le faire avant le 1er janvier 2017 (et qui seront livrés avant le 1er avril 2017).
Est-ce la fin d’une époque bénie et le début d’une réalité plus déplaisante ? Ce n’est pas sûr. Il est vrai qu’une enveloppe gratuite de consommation de 1 600 kilomètres par an paraît bien peu au regard de la distance moyenne qu’une voiture particulière est amenée à parcourir en 365 jours (l’INSEE l’évalue à 12 997 kilomètres en 2015, une statistique qui est en progression régulière depuis 2012).
Pas pour des usages quotidiens
Sauf que le réseau des superchargeurs n’a pas été initialement pensé pour recharger sa voiture Tesla au quotidien. Pour le constructeur, l’intérêt de ces bornes est de d’assurer un maillage d’un territoire suffisamment dense pour qu’un chauffeur effectuant un long trajet puisse trouver une « pompe » sur son parcours et qu’elle délivre assez d’énergie en peu de temps pour pouvoir reprendre la route.
Comme nous le notions dans notre test de la Tesla Model S, le réseau de superchargeurs est vraiment pensé pour les longs trajets. Ces bornes sont disposés un peu partout dans le monde et elles doivent à terme fournir un maillage suffisamment dense du territoire pour que les conducteurs puissent recharger leur véhicule rapidement (20 minutes pour 50 % de la batterie, 1h20 pour 100 %).
Mais il est aussi possible de recharger une voiture Tesla chez soi. Sur une prise classique, la vitesse de recharge se fait à raison de 13 kilomètres d’autonomie par heure de charge. Une charge complète coûte environ 8 euros et prendra donc environ quarante heures. Il est possible de faire installer chez soi une prise monophasée 32A pour réduire cette durée en faisant monter la charge à 35 km par heure ou une prise triphasée qui permet de charger 54 km par heure.
Pour le dire plus simplement, le réseau de superchargeurs restera potentiellement gratuit pour la grande majorité des utilisateurs parce que celui-ci est ne s’utilise normalement que pour des déplacements spéciaux (comme les vacances). Or, ces déplacements ne sont pas assez nombreux dans l’année pour dépasser les 1600 kilomètres de crédit. Pour les usages quotidiens, la recharge se fera depuis chez soi.
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