Avec plus de 800 millions d’utilisateurs inscrits sur son réseau, Facebook est confronté chaque jour à des situations très diverses, dont certaines sont particulièrement graves. Le site communautaire est ainsi régulièrement appelé à lutter contre les contenus illicites et à préserver son espace du racisme, de l’homophobie et de tout autre comportement inapproprié.
Facebook doit également agir en amont pour prévenir le suicide. Depuis le début de l’année, un dispositif d’alerte a été mis en place afin de permettre aux utilisateurs de prévenir le réseau social lorsqu’un message posté par un contact laisse penser qu’il veut en finir. Actif depuis quelques mois, l’outil aurait ainsi permis d’éviter à des personnes fragilisées de se suicider, grâce à l’intervention rapide des autorités.
Désireux d’améliorer sa réactivité face à la détresse de certains internautes, Facebook est en train d’expérimenter un nouvel outil aux États-Unis. En partenariat avec Lifeline, le réseau national américain de prévention du suicide, le site est en train de tester un système qui permet de se connecter instantanément avec un interlocuteur qui sera là pour fournir une écoute à la personne en difficulté.
« L’un des grands objectifs ici est de fournir à la personne en détresse l’aide appropriée aussi vite que possible » a expliqué l’un des responsables de Facebook, Fred Wolens, cité par le blog du Time, Techland. Pour cela, le soutien psychologique et l’écoute pourront notamment passer par le service de discussion instantanée intégré au réseau social, afin de gagner du temps.
Car le temps est l’une des données clés lorsqu’une personne songe au suicide. « La science nous montre que les personnes ont moins de pensées suicidaires lorsqu’il y a une intervention rapide » a expliqué Lidia Bernik, en charge du projet chez Lifeline. « Nous avons entendu tant de personnes disant qu’elles voulaient parler à quelqu’un mais ne voulaient pas téléphoner. La discussion instantanée est parfaite pour ça« .
Facebook a commencé à prendre des mesures contre le suicide suite au décès d’une utilisatrice du réseau social. Celle-ci s’est donnée la mort le jour de Noël par overdose en 2010 et avait prévenu de ses intentions sur le site. Plusieurs amis avaient répondu au message, mais aucun n’avait pu donner l’alerte. Facebook avait alors été fortement pointé du doigt pour ne pas avoir su réagir à temps.
Avec ces nouveaux outils, qui seront très certainement amenés à être généralisés dans les autres pays, Facebook espère démontrer son implication dans la prévention du suicide. À Techland, Fred Wolens a toutefois rappelé que le site communautaire ne peut pas suivre avec précision les milliards de messages et de contenus que s’échangent chaque jour les membres.
Rappelant qu’aucun algorithme n’est assez précis pour évaluer l’humeur de chaque utilisateur, Fred Wolens a invité les utilisateurs à agir lorsqu’ils voient des publications suicidaires sur Facebook. « Les seules personnes qui peuvent avoir une idée réelle de ce qui se passe, ce sont vos proches » a-t-il expliqué. De son côté, Facebook met à disposition les outils d’alerte.
Lorsqu’un utilisateur cherche le mot-clé « suicide » dans l’aide de Facebook, une série de questions / réponses est proposée afin de le guider. Il est possible de signaler directement du contenu suicidaire, mais le formulaire à remplir n’est guère visible, puisqu’il faut chercher le lien hypertexte dans les questions / réponses fournies par le site communautaire.
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