En début d’année, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) avait émis une mise en garde sur les perturbations éventuelles générées par la norme de téléphonie mobile 4G sur la TNT. Un document (.pdf) avait alors été produit, listant les solutions possibles aux brouillages. Parmi les pistes les plus radicales, l’ANFR avait notamment suggéré le « passage à un autre mode de réception« .
Près d’un an plus tard, les effets indésirables de la téléphonie mobile de quatrième génération sur la TNT se confirment. Un rapport, consulté par Les Échos, montre que « l’émission d’un signal Long Term Evolution (LTE) dans la bande issue du dividende numérique depuis les sites des opérateurs mobiles génère sur la ville de Laval un nombre de perturbations de la réception TNT plus important que prévu« .
En effet, les fréquences utilisées dans le cadre de la 4G, et mises aux enchères cette année par l’Arcep sous forme de blocs sont issues du dividende numérique. Celui-ci désigne les plages de fréquence qui ont été libérées suite au passage à la TNT et à la fin de la télévision analogique. Or en l’état, aucune correction testée à Laval n’a permis « de venir à bout des interférences générées« , poursuit le document.
Les conclusions du rapport sont évidemment une épine dans le pied du gouvernement, des opérateurs de télécommunications et des acteurs de la TNT. Elles émergent d’ailleurs au moment où l’Arcep vient de boucler l’attribution des licences 4G dans les bandes des 2,6 GHz et des 800 MHz, où les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Télécom, Free) ont mobilisé plus de 3,5 milliards d’euros pour obtenir des lots.
Il existe cependant des moyens d’atténuer, voire supprimer cette nuance. Mais cela nécessitera de mettre la main à la poche, une nouvelle fois. Il faudra par exemple procéder à des « mises à niveau des installations de réception TNT plus nombreuses et plus complexes qu’attendu lors des premières études. Cela induira des délais et des coûts supplémentaires sur lesquels subsistent de larges incertitudes« .
Les Échos relèvent également la possibilité pour un particulier de faire intervenir un antenniste professionnel, afin d’installer un filtre au niveau de l’amplificateur. Cependant, le rapport note que cette intervention, « potentiellement longue et laborieuse« , n’est pas à la portée du tout-venant. Une intervention qui ne sera évidemment pas gratuite.
Dans ces circonstances, les opérateurs seront amenés à participer financièrement. « En cas de brouillage, les opérateurs prennent les mesures nécessaires permettant de rétablir la réception des services de télévision par tout moyen approprié« . Il est ainsi proposé de « faire supporter aux opérateurs une partie du coût » et « répartie entre les opérateurs en fonction de la part de brouillage qu’ils occasionnent« .
Concernant l’amplificateur, l’ANFR note dans son document que « si un dispositif d’amplification est présent dans l’installation, il peut être envisageable d’en réduire le gain, voire de le supprimer s’il est inutile et qu’il crée un effet de saturation ou de brouillage de la fréquence image« . Une solution qui ne peut pas être envisagée pour des logements situés dans des champs de réception moyens à faibles.
Le problème était toutefois connu du gouvernement, puisque le ministre en charge de l’industrie et de l’économie numérique, Éric Besson, avait assuré que « les brouillages concernent une partie infime des cas« . Le rapport, lui, estime que l’ensemble des canaux TNT et tout le territoire « sont potentiellement concernés« , ajoutant que « chacun des blocs LTE perturbe à un niveau comparable la réception de la TNT« .
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