L’occasion était trop belle. Alors que le tribunal correctionnel de Paris a condamné Free à 100 000 euros d’amende et 40 000 euros de dommages et intérêt, pour « pratiques commerciales trompeuses » suite au bridage du débit d’abonnés situés en zone non dégroupée, l’UFC-Que Choisir a profité de cette sanction judiciaire pour mettre en garde l’opérateur sur ses promesses en matière de téléphonie mobile.
« La dynamisation concurrentielle initiée par l’opérateur doit se faire au profit des consommateurs et non à leur détriment. […], l’UFC-Que Choisir appelle donc Free à assumer ses responsabilités et honorer ses engagements. À défaut, l’association sera de nouveau contrainte de s’en remettre à la justice » a expliqué l’association chargée de défendre les consommateurs, en dressant un parallèle avec la situation de Free au début des années 2000.
Cela fait en effet un moment que l’UFC-Que Choisir martèle que tout n’est pas toujours rose avec Free Mobile. Dernièrement, ce sont les nombreux couacs suite à l’arrivée de l’opérateur dans le secteur de la téléphonie mobile qui ont été mis en avant. Des lignes ont été interrompues pendant plusieurs jours, des numéros de téléphone ont été perdues, des demandes de portabilité n’ont pas été correctement traitées…
Pour l’association, c’est un problème car « l’histoire semble se répéter« . Si personne ne conteste le fait que rentrer sur un nouveau marché est une tâche délicate, encore faut-il ne pas charger tête baissée. Or, c’était ce qu’il s’était produit au début des années 2000. « Pressé de révolutionner le marché, Free avait mis la charrue avant les bœufs« .
L’association rappelle ainsi que des prestations très alléchantes sur le papier ne pouvaient pas être honorées par le fournisseur d’accès à Internet. Résultat, « dès 2005, la Fédération et les associations locales UFC-Que Choisir avaient été assaillies de plaintes de consommateurs qui constataient de graves dysfonctionnements dans le débit de l’offre Triple Play, voire même n’avaient pas reçu leur Freebox« .
Sur le terrain de l’ADSL, les choses sont désormais globalement aplanies même s’il y a eu de nombreux dysfonctionnements avec la toute dernière Freebox. Du côté des mobiles, tout reste à faire. Or, la trajectoire suivie par Free semble la même que celle empruntée quelques années plus tôt. Et l’UFC-Que Choisir craint que l’opérateur ne fasse à nouveau la « sourde oreille aux critiques des consommateurs« .
À ce sujet, il faut rappeler le long article rédigé par l’association quelques jours après l’arrivée officielle de Free Mobile. Dans celui-ci, l’association a épinglé des défauts qu’on retrouve chez les autres opérateurs, allant des clauses abusives aux frais annexes en passant par des restrictions d’usage.
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