Mise à jour : selon Les Echos, Jean-Bernard Lévy a choisi de prendre lui-même la direction de SFR. « Le conseil de surveillance de Vivendi reproche à Franck Esser de n’avoir pas su anticiper suffisamment l’arrivée de Free Mobile », explique le journal qui indique que l’annonce sera officialisée après la clôture de la bourse ce lundi soir.
Malgré des problèmes de fiabilité qui deviennent réellement insupportables pour nombre d’abonnés, Free Mobile connaît un succès qui ne devrait pas se démentir dans les prochains mois si l’opérateur parvient à stabiliser son réseau. Et ce succès pourrait faire une première victime chez les opérateurs traditionnels.
Selon les informations du Firago, le PDG de SFR Frank Esser serait sur le départ, poussé vers la sortie par des administrateurs amères de voir que 200.000 clients auraient quitté l’opérateur rouge pour se réfugier dans les bras de Free Mobile.
« Avec douze ans à la tête de SFR, il détient un record de longévité à la direction d’un opérateur télécoms« , note Le Figaro. « Mais emporté par la déferlante Free, SFR cherche à se repositionner. Une vague que l’offre d’entrée de gamme Red, vendue depuis le mois d’octobre sur le Web à prix agressifs, ne semble pas réussir à contenir. Le groupe réfléchit à une refonte totale de sa stratégie. Il réfléchit non seulement à baisser les tarifs, mais à réorganiser ses offres marketing, repenser son modèle économique et son organisation« .
Le fondateur de Free Xavier Niel, qui avait affiché une volonté très claire de pousser les opérateurs historiques à abandonner leur modèle et une part de leurs marges bénéficiaires, semble donc en passe de gagner son pari. SFR a déjà répondu à Free Mobile en janvier dernier avec de nouveaux forfaits RED dont un en tout illimité à 24,90 euros par mois, avec 1 Go de fair-use pour l’internet mobile. Mais ça n’a pas suffit à stopper l’hémorragie.
Début mars, SFR a annoncé le départ de 200 000 abonnés entre janvier et février 2012, et prévenu ses actionnaires que le résultat opérationnel serait en baisse de 12 à 15 % cette année par rapport à 2011. Jean-Bernard Lévy, le président de la maison-mère Vivendi, avait alors dénoncé les « conditions excessivement favorables accordées au nouvel opérateur mobile par le régulateur, l’État et l’opérateur historique« , et prévenu que SFR devrait « réexaminer très attentivement tant ses offres commerciales que ses coûts« .
Mais comment aurait réagi Vivendi si Frank Esser avait réagi plus tôt, en sacrifiant par anticipation une partie du résultat opérationnel de la filiale ?
En 2002, lors de l’arrivée de Free sur le marché de l’ADSL, un autre PDG avait subi le même sort que Frank Esser. Stéphane Treppoz était alors le patron d’AOL France… filiale de Vivendi. Il l’était resté jusqu’en 2004 :
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