En campagne, le président Nicolas Sarkozy a proposé la mise en concurrence des stations pour freiner la hausse du prix du carburant. Une méthode qui serait plus efficace si la base de données des prix à la pompe était librement accessible par tous les développeurs qui souhaiteraient l’exploiter pour proposer des services de comparaison.

C’est une contradiction à laquelle le président-candidat serait bien inspiré de mettre fin. Ce lundi matin, en campagne électorale, Nicolas Sarkozy est revenu sur le prix de l’essence qui ne cesse de progresser dans les stations, en proposant une méthode toute libérale pour limiter la flambée des prix. « Il faut faire jouer la concurrence entre stations services« , a déclaré le candidat.

Voilà une bonne idée, qui n’est pourtant pas encore encouragée autant qu’elle le pourrait par les services de l’Etat. Bercy a bien lancé son site internet Prix-Carburants.economie.gouv.fr, qui permet aux particuliers et aux entreprises de comparer les prix à la pompe dans les différentes stations d’un même département. L’idée est très bonne, mais elle serait meilleure encore si l’Etat favorisait l’exploitation de la base de données pour permettre à chacun de créer des outils modernes, adaptés aux usages mobiles, permettant de consulter en quasi temps-réel le prix de l’essence.

Or il n’existe sur le marché que trop peu d’applications mobiles permettant de comparer les prix à la pompe, et la plupart sont payantes. Et pour cause. Pour avoir le droit d’exploiter la base de données, les créateurs d’applications doivent payer une licence (.pdf) dont le prix est fixé à 38 500 euros par an pour toute utilisation commerciale, ou 5 000 euros par an pour les produits sans vocation commerciale (donc qui ne génèrent aucun euro).

En juillet 2011, dans le cadre de la mise en place de la mission Etalab, le ministre Eric Besson avait annoncé « la réutilisation gratuite de la base des prix du carburant (qui) permettra de développer des services informant les automobilistes des prix dans les stations les plus proches« . Depuis, cette annonce n’a été suivie d’aucun effet.

Il reste cependant un espoir. Dans son décret du 26 mai 2011, l’Etat a imposé un principe général de gratuité pour la mise à disposition des données publiques. Il prévoit que les données qui étaient payantes au 1er juillet 2011 deviendront gratuites au 1er juillet 2012, sauf si elles ont été inscrites entre temps sur une liste d’exceptions publiée par décret. Pour le moment, cette liste des données qui resteront payantes n’a pas encore été publiée. Espérons que les prix du carburant n’en fassent pas partie.

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