Cela fait désormais plus d’un an que Facebook a commencé l’édification de son empire vidéo. Face à YouTube et Snapchat, le géant avait accumulé un certain retard sur ce format qui est pourtant celui que ses analystes considèrent comme le plus porteur pour ces dix prochaines années. Devant l’urgence de la situation, Mark Zuckerberg a déployé de gros moyens pour que tous ses services deviennent des références en matière de contenu vidéo.
D’abord la vidéo est devenue une fonctionnalité principale sur le réseau social et s’est multipliée sous différentes formes pour rattraper le retard qu’avait Facebook sur YouTube. Ainsi, le réseau a investi la vidéo en 360°, mais surtout la diffusion en direct : les Facebook Live. Avec une campagne marketing coûteuse et intense, le géant a fini par convaincre de nombreux médias d’en faire leur plateforme de référence. C’était pour Zuckerberg une première victoire sur Google et YouTube.
Ensuite, sur Instagram, la vidéo était quasi-inexistante. Limitée à des vignettes dynamiques (.webm) à la manière des Vine, la vidéo a dû trouver un nouveau rôle sur le réseau social de photographie. Or en s’inspirant — très fortement — de Snapchat, Instagram a inventé ses Story dans lesquelles les internautes peuvent laisser pendant 24 heures une vidéo qu’ils ont tourné. Et malgré des débuts difficiles, le nombre d’utilisateurs d’Instagram permet à Zuckerberg de faire de ses Story un vrai canal vidéo pour l’avenir.
Ainsi, en 2016, les utilisateurs de Facebook ont pu regarder plus de 100 millions d’heures de vidéo par jour sur le réseau-social, une vraie victoire pour Zuckerberg. Mais après le perfectionnement de l’outil, il se pose désormais la question de la monétisation de celui-ci.
Pre-roll contre mid-roll
Car en interdisant les publicités en pre-roll — quelques secondes avant le début du contenu — Facebook a souhaité se différencier de YouTube sans toutefois avoir pour le moment une alternative pour monétiser ses contenus et payer les vidéastes. À l’inverse de Google. La seule publicité autorisée par Facebook dans ses vidéos est restée très marginale et concerne seulement quelques médias qui ont le droit de sponsoriser leur contenu. Mais le revenu généré par ces sponsorisations est faible, ce qui ne satisfait ni Facebook, ni les vidéastes.
Enfin, en 2016, Facebook a commencé à tester les publicités mid-roll sur les vidéos Live. Cette fois-ci, plutôt qu’au début du contenu c’est durant la diffusion que la publicité apparaît, au moment choisi par le vidéaste.
C’est désormais vers une solution proche de cette dernière que le réseau social irait pour rentabiliser enfin son activité vidéo. Dans le média Poynter, Dan Rose, vice-président aux contenus, explique qu’il espère étendre les publicités mid-roll expérimentées sur les Live à l’ensemble du contenu vidéo de Facebook et bien sûr, au fil d’actualité. Car les vidéos les plus regardées sur le réseau social le sont sur mobile et à partir du fil d’actualité : ce sont donc ces vidéos qui seront ciblées par la publicité mid-roll dès le début de cette année 2017, toujours selon Dan Rose.
Du côté d’Instagram, ce seront donc les Story qui verront des publicités s’afficher. Des encarts qui se placeront entre deux Story d’utilisateurs, comme sur Snapchat. Les publicités seront soit des images, soit des vidéos jouées en plein écran. Toutefois, côté Instagram, les utilisateurs et les créateurs n’obtiendront aucun revenu pour leurs contenus.
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