Palmer Luckey clame son innocence devant la justice. Mêlé à une affaire judiciaire qui pourrait potentiellement coûter des milliards de dollars, le fondateur de la compagnie Oculus VR s’est présenté à la barre d’un tribunal fédéral texan pour expliquer qu’il n’a en aucune façon enfreint l’accord qui liait sa société à ZeniMax, une autre entreprise ayant acquis un savoir-faire dans la réalité virtuelle.
« Je n’ai pas pris le code source confidentiel », a ainsi déclaré Palmer Luckey au cours du procès, selon des propos rapportés par Bloomberg. « Je l’ai exécuté et en ai fait la démonstration via le casque de réalité virtuel. Ce n’est pas vrai [de dire] que j’ai pris le code ». L’intéressé fait ici référence à une démonstration de l’Oculus Rift lors de l’E3 2012 avec le concours de John Carmack, alors employé de ZeniMax.
Il s’avère qu’un mois auparavant, en mai 2012, id Software, une filiale de ZeniMax, et Oculus VR avaient signé un accord de non divulgation sur la manière dont le travail de John Carmack, en tant qu’employé d’id Software, pouvait être partagé avec d’autres sociétés. Déjà à l’époque, John Carmack se montrait très intéressé des possibilités offertes par la réalité virtuelle dans le domaine des jeux vidéo.
Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de l’affaire, il faut comprendre que si John Carmack était très intéressé par la réalité virtuelle, son ancien employeur, ZeniMax, ne l’était pas. Or c’est aussi à cette époque que John Carmack apprend l’existence des projets de Palmer Luckey, qui finira par créer Oculus VR. Finalement, John Carmack finira par quitter ZeniMax pour rejoindre Oculus VR.
Tout l’enjeu est de savoir si dans le cadre de l’accord entre ZeniMax et Oculus VR, ou au moment du changement d’entreprise de John Carmack, il y a eu un transfert illégal de technologies relatives à la réalité virtuelle. ZeniMax l’affirme, mais il s’avère que l’action en justice que la firme est en train de conduire ne s’est déclenchée vraiment qu’une fois que Facebook a annoncé l’achat d’Oculus VR pour 2 milliards de dollars.
Si la démarche de ZeniMax peut être motivée par des considérations financières, il n’en demeure pas moins que la question de l’usage illicite d’un portefeuille de technologies reste cruciale, nonobstant les sommes en jeu. À cela s’ajoutent des suspicions sur ce que savait Facebook à l’époque : le réseau social était-il au courant qu’une partie de ce qu’Oculus VR sait faire en réalité virtuelle ne venait pas de sa R&D ?
De son côté, John Carmack a admis devant le tribunal qu’il a bien copié des fichiers depuis les ordinateurs de ZeniMax avant de rejoindre Oculus VR, note The Verge. Mais, a-t-il ajouté, il a contesté le fait qu’il a utilisé le moindre bout de code utilisé lors de la démonstration à l’E3 pour la conception des futurs casques Oculus Rift. Entre les lignes, John Carmack juge aussi que le principe de la réalité virtuelle n’appartient pas à ZeniMax.
Rappelons que le financement participatif sur l’Oculus Rift a débuté le 1er août 2012, trois semaines après l’E3 2012. Il s’est achevé le 1er septembre de la même année avec plus de 2,4 millions de dollars récoltés. Les précommandes ont démarré le 26 septembre puis, le 7 août de l’année suivante, John Carmack rejoint Oculus en tant que directeur technique. Il quittera id Software le 22 novembre 2013.
En 2014, le volet judiciaire se manifeste. Alors que Facebook annonce l’achat d’Oculus Rift pour 2 milliards de dollars. le 25 mars, ZeniMax réagit le 1er mai en affirmant qu’Oculus VR a enfreint l’accord de non divulgation. Le même jour, Carmack conteste les allégations de son ancien employeur. Et à la fin du mois, les hostilités sont lancées : le 21 mai, ZeniMax porte plainte contre Oculus VR.
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