Depuis un an et demi, Google et Facebook se livrent une guerre sourde sur l’import des contacts depuis que le premier a décidé de réserver cette fonctionnalité aux seuls éditeurs qui jouent eux-mêmes le jeu de l’ouverture des données. Une mesure qui vise directement le réseau social, celui-ci ayant fait le choix d’omettre les contacts dans la procédure d’export des contenus.
« Nous avons décidé de modifier légèrement notre approche pour refléter le fait que les utilisateurs ne sont souvent pas conscients que lorsqu’ils importent leurs données sur des sites comme Facebook, ils sont effectivement pris au piège« , avait expliqué Google à Techcrunch en novembre 2010. Concrètement, cela s’est traduit par une mise à jour des conditions d’utilisation de l’API de Google Contacts.
Ainsi, les éditeurs qui proposent de récupérer les contacts sur Gmail doivent « accepter de permettre à leurs utilisateurs d’exporter leurs contacts vers d’autres services ou applications de leur choix d’une manière qui soit concrètement aussi rapide et aisée que l’exportation de telles données depuis les Google Contacts« . Or, Facebook semble s’accommoder du statu quo, quitte à a apparaître en matière de données comme un « preneur d’otages ».
Interrogé par la chaîne américaine PBS, Larry Page a regretté la décision de Facebook de restreindre l’accès aux données. Cette approche assez fermée contracte avec l’ouverture qu’affiche Google, selon le patron de la firme de Mountain View, et cette attitude est pénalisante pour tout le monde. Et d’ajouter que lorsqu’un utilisateur arrive sur Facebook, il ne peut récupérer sa liste de contacts depuis son compte Google.
« De point de vue de l’utilisateur, il se passe la chose suivante. Vous rejoignez Facebook et vous voulez récupérer vos contacts. Chez Google, nous disons d’accord. Vous pouvez les récupérer. Le problème que nous avons, c’est lorsque Facebook dit que vous ne pouvez pas faire l’inverse. Les utilisateurs ne comprennent alors pas l’attitude de Facebook« , a expliqué Larry Page à la télévision.
« Les internautes peuvent en effet placer autant de données qu’ils veulent mais ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas la possibilité de les placer autre part. Donc nous avons décidé de participer qu’avec ceux appliquant la réciprocité. Et nous attendons toujours« , a-t-il conclu. C’est donc à Facebook de faire le premier pas, Google étant prêt de son côté à ouvrir les vannes.
Dans la pratique, la décision de Google n’affectera pas Facebook ni ne le fera changer d’avis. Preuve en est, aucun changement notable sur ce sujet n’est survenu depuis novembre 2010. Par ailleurs, Facebook pourra toujours réceptionner les données de Google Contacts via l’outil d’export des données au format CSV. Mais sur le plan symbolique, Google apparaît plus soucieux de l’intérêt des internautes.
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