Invité d’une conférence dédiée aux conséquences du Brexit sur le monde de la tech, Owen Larter, en charge des relations de Microsoft avec le gouvernement britannique, a reconnu les craintes de son entreprise sur ce sujet aux nombreuses inconnues.
Il a ainsi expliqué : « Nous voulons éviter les taxes d’importation sur le matériel. Dans le cas des data centers, il reste intéressant pour nous de les installer au Royaume-Uni, car le marché se développe bien … [Mais] si on se retrouvait tout d’un coup avec de fortes taxes d’importation sur les serveurs rack venant de Chine ou d’Europe de l’Est, où la plupart sont assemblés, cela pourrait nous faire revoir nos investissements et nous inciter à construire nos centres dans d’autres pays européens. »
Microsoft compte actuellement deux data centers au Royaume-Uni
Microsoft compte déjà deux data centers au Royaume-Uni, agrandis récemment grâce à une hausse de demande pour les services cloud. Néanmoins, le groupe se dit prêt à les déplacer si besoin, sachant qu’il en dispose d’autres en Autriche, en Allemagne, en France, en Finlande, en Irlande et aux Pays-Bas.
Plus largement, il reste à voir comment le Royaume-Uni compte réglementer le traitement des données une fois sorti de l’Union européenne, un sujet scruté de près par Microsoft, comme le reconnaît Owen Larter : « Ce qui nous préoccupe c’est que les réglementations européennes n’auront plus aucune validité au Royaume-Uni. »
Une autre problématique préoccupe l’entreprise : la politique stricte du Royaume-Uni vis-à-vis de l’immigration non-européenne. Larter l’affirme : « Nous avons souvent lutté pour faire venir des gens des États-Unis, de la Chine et de l’Inde […] Parce que les restrictions sur l’immigration non-européenne ont été très strictes et parce que le Royaume-Uni n’a pas pu contrôler les flux migratoires internes à l’Europe […]. »
Selon Larter, les contraintes législatives sur l’immigration minent le développement du marché numérique du Royaume-Uni
Ainsi, le cadre souligne que le pays devrait modifier ses lois sur l’immigration, notamment pour donner aux entreprises la possibilité de pouvoir recruter des professionnels hautement qualifiés hors Europe. Enfin, Larter assure que si le pays résolvait ces problématiques, son marché de services cloud pourrait doubler d’ici 2019.
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