Si le pistage des pratiques de visionnage des téléspectateurs à partir de leur télévision connectées n’est pas nouveau, les 2,2 millions de dollars déboursés par le constructeur américain Vizio pour régler son litige avec la Federal Trade Commission (FTC, l’autorité américaine de la concurrence) et l’État du New Jersey — qui défendait les droits de ses consommateurs — marque une grande première dans ce domaine.
Dans leur plainte, ils reprochaient au fabricant d’avoir, à partir de 2014, intégré un logiciel — activé par défaut — dans plus de 11 millions de téléviseurs connectées pour enregistrer « des informations très précises, seconde par seconde, sur les pratiques de visionnage » (des programmes du câble en passant par les DVD et les services de streaming) sans demander le consentement de ses clients.
Vizio se serait par ailleurs appuyé sur l’aide d’une autre entreprise, dotée de statistiques sur les foyers concernés, pour associer ces données à des informations personnelles comme l’âge, le sexe, le salaire et la situation maritale. Des éléments très précis qui ont ensuite pu être revendus à des publicitaires intéressés.
Une présentation trompeuse
La plainte ne visait pas la pratique de pistage en elle-même mais le fait que celle-ci se fasse sans le consentement des clients. Vizio présentait en effet cette fonctionnalité sous le nom d’« interactivité intelligente », avec une description bien trop vague (« cela permet des suggestions et des offres de contenu ») pour que ses utilisateurs puissent soupçonner son application réelle.
Vizio, qui nie les faits, a toutefois choisi de débourser 2,2 millions de dollars — à parts quasi-égales entre la FTC et le département des consommateurs du New Jersey — pour régler cette affaire.
Vizio doit supprimer toutes les données collectées avant le 1er mars
Outre la suppression, avant le 1er mars, de toutes les données récoltées illégalement, le constructeur aura désormais pour obligation de demander le consentement de ses utilisateurs pour pouvoir activer une telle option. Jerry Huang, conseiller juridique de l’entreprise, s’en est félicité : « Cette décision établit un nouveau standard pour adopter les meilleures pratiques en matière de télévisions connectées à Internet et d’autres appareils destinés à la maison ».
LG et Samsung ont déjà été accusés de recourir à des pratiques aussi intrusives. Récemment, la sécurité des téléviseurs connectés LG était par ailleurs mise à mal par un cas de ransomware particulièrement médiatisé.
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