Mise à jour – Il n'y aura pas eu de coup de théâtre dans le dossier Universal Music / EMI. La Commission européenne vient d'autoriser la première à racheter la seconde. Comme prévu, cette opération est assortie de certaines conditions que la major va devoir respecter.
"Cette autorisation est subordonnée à la cession du label Parlophone et de nombreux autres actifs de musique qu'EMI possède dans le monde entier", écrit ainsi l'exécutif européen. "Les droits qui seront cédés concernent le monde entier et portent sur la musique sur support tant numérique que physique".
Sujet du 3 septembre – De cinq, elles ne seront bientôt plus que trois. Après un interminable va-et-vient, la Commission Européenne avait finalement validé en 2008 le rachat de BMG par Sony, contrainte et forcée par la Cour de Justice des Communautés Européennes. A l'époque, les instances européennes avaient expliqué que quatre majors de l'industrie du disque (Warner, EMI, Universal, Sony BMG), ce n'était pas beaucoup plus menaçant que quatre, en terme de concurrence.
Quatre ans plus tard, rebelote. La Commission Européenne va valider le rachat d'EMI par Universal Music, pour 1,9 milliards d'euros, réduisant à trois le nombre des majors de l'industrie musicale, qui se partagent plus de 75 % du marché de la musique dans le monde. Selon Reuters, qui affirme que l'affaire est entendue, Universal aurait négocié avec Bruxelles son feu vert en échange de "la cession de droits mondiaux sur certains des principaux labels et catalogues" d'EMI. Le label Parlophone (Coldplay, Blur, Norah Jones, The Chemical Brothers…) devrait être le premier concerné, aux côtés de plusieurs filiales et filiales, notamment en France.
"La Commission européenne avait averti Universal que son projet initial nuirait à la concurrence et que l'ensemble Universal-EMI devrait ramener sa part de marché globale sous 40%", rappelle Reuters.
Pour les acteurs de la musique en ligne, la concentration continue du marché est une mauvaise nouvelle. Moins il y a d'acteurs à se partager le plus gros du marché, plus les négociations sont difficiles et à sens unique. L'arme atomique du retrait du catalogue est toujours posée sur la table lors des négociations.
Universal, justement, avait voulu user de cette arme atomique l'an dernier contre Deezer, pour l'obliger par chantage à ne plus proposer ses chansons dans le cadre de l'offre gratuite financée par la publicité. En septembre 2011, Deezer avait obtenu un jugement favorable en référé, dans lequel le juge avait estimé que le catalogue Universal était un "élément incontournable" et "objectivement nécessaire" à la survie du site. Pour éviter toute jurisprudence défavorable, la maison de disques avait finalement trouvé un accord amiable avec Deezer.
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