La polémique du mot-clé #UnBonJuif apparu sur Twitter le 10 octobre dernier a fini par remonter aux oreilles du réseau social. Le président de l'Union des étudiants juifs de France a en effet indiqué mercredi qu'une conférence téléphonique va avoir lieu jeudi soir entre des représentants du service américain et les responsables de l'association française. Mais son intérêt paraît limité.
Twitter n'ayant pas encore de locaux en France ni de représentant officiel, le site de micro-blogging américain a chargé son directeur des affaires publiques pour l'Europe, Sinead Mc Sweeney, et son directeur général des affaires publiques, Colin Crowell, de prêter une oreille attentive aux observations faites par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) suite à l'apparition du hashtag controversé #UnBonJuif.
Cette conférence téléphonique, qui aura lieu ce jeudi à 18h, est un "premier temps de concertation" qui doit permettre au réseau social de "prendre la mesure de la vague antisémite qui a alimenté" son service, explique le communiqué de l'UEJF. "Twitter ne peut pas s’affranchir de sa responsabilité d’entreprise citoyenne et ce sera tout l’enjeu de l’échange" entre les deux parties.
Lundi, Twitter a demandé à Twitter de filtrer les messages antisémites circulant sur son réseau, en instaurant un nouveau système de modération. Or, le site communautaire ne modère pas a priori les échanges de ses utilisateurs. Lorsque Twitter intervient, c'est en qualité d'hébergeur, c'est-à-dire a posteriori, une fois qu'il a eu connaissance d'une notification.
Cela ne signifie pas que le réseau social se montrera insensible aux revendications de l'UEJF. L'entreprise américaine peut empêcher à certains de ses membres, selon leur position géographique, de lire certains messages. Aux yeux de Twitter, le message en lui-même n'est pas censuré mais il est tenu à l'écart de certains usagers, afin de respecter les différentes législations nationales qui peuvent s'appliquer.
"À mesure que nous croissons à l'international, nous pénétrons dans des pays qui tiennent des positions variées sur la liberté d'expression. Certains divergent tellement de nos idées que nous ne serons pas en mesure d'y entrer", expliquait alors Twitter pour justifier son changement de direction et l'arrivée d'une géocensure, une décision qui demeure aujourd'hui encore très critiquée.
"D'autres sont proches de nous mais, pour des raisons culturelles ou historiques, restreignent certains messages, comme la France et l'Allemagne qui interdisent les contenus en faveur du nazisme", ajoutait le site. Vu la nature des messages incriminés par l'UEJF, on peut raisonnablement penser que Twitter pourrait suggérer une solution de cette nature. Mais Twitter devrait exiger au préalable une décision de justice.
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