Les grandes manœuvres sont lancées. Tandis qu’Intel s’est offert Mobileye, une firme spécialisée dans les équipements pour voitures autonomes, Bosch, son concurrent, vient de s’allier à Nvidia.

Quand on parle de Nvidia, c’est d’abord l’image du constructeur de cartes graphiques pour fans de jeux vidéo qui vient en tête. Pourtant, l’industriel n’a pas que cette corde à son arc : depuis quelques années, c’est en direction des voitures autonomes que le fournisseur américain est en train de se déployer.

Il suffit de regarder l’actualité récente pour s’en convaincre : l’entreprise fournit des unités de calcul Nvidia Drive PX2 pour les voitures Tesla ; elle travaille avec Baidu — qui est l’équivalent de Google en Chine — sur une plateforme pour les voitures sans conducteur ; elle fait circuler des véhicules autonomes en Californie.

Drive PX 2

Drive PX 2

Cette semaine, Nvidia a fait un pas supplémentaire dans cette voie en annonçant son rapprochement avec Bosch, une société allemande principalement connue du grand public pour ses produits électroménagers mais qui possède aussi toute une activité dans le secteur automobile, plus précisément dans les équipements.

L’objectif des deux groupes ? « Développer des systèmes d’intelligence artificielle pour la conduite autonome à destination des voitures pour les particuliers », annonce leur communiqué. Il s’agit concrètement de s’appuyer sur les capacités logicielles et matérielles de Nvidia en matière d’apprentissage profond — deep learning — de façon à entraîner les automobiles à la complexité de la conduite, à opérer de manière autonome et à rester à jour avec l’octroi de nouvelles fonctionnalités et capacités.

Tout premier processeur monopuce au monde conçu pour atteindre la conduite autonome de niveau 4

« Le système de bord pour automobile basé sur l’IA fourni par Bosch s’appuiera sur la prochaine génération de la technologie de Nvidia, Drive PX, avec Xavier, la future superpuce pour voiture fondée sur l’IA, et par ailleurs tout premier processeur monopuce au monde conçu pour atteindre la conduite autonome de niveau 4 », se vante le communiqué.

« Le niveau de performance sans précédent de Xavier est nécessaire pour gérer l’énorme quantité de calcul nécessaire pour les tâches de conduite autonome que les voitures doivent effectuer. Il s’agit notamment d’exécuter des réseaux neuronaux profonds pour détecter les environnements, comprendre l’environnement 3D, se localiser sur une carte HD, prédire le comportement et la position d’autres objets, ainsi que le calcul de la trajectoire des voitures et l’établissement d’un parcours sûr ».

Drive PX

Drive PX

Derrière la grandiloquence du communiqué de Nvidia et Bosch se cache toutefois une réalité plus complexe : pour rester dans le coup, Bosch a visiblement choisi de se rapprocher d’un géant de la high-tech. En effet, son principal rival, Mobileye, vient d’être racheté par Intel pour 15 milliards de dollars. Or, Mobileye contrôle près de 70 % du marché de l’équipement pour voiture autonome.

Pendant longtemps, Mobileye a été la société qui a équipé les voitures de Tesla pour les rendre autonomes. Elle a permis au constructeur automobile de prendre énormément d’avance sur la concurrence en fournissant du matériel prêt à l’emploi, personnalisé pour répondre à ses besoins. Tesla a fini par mettre fin au contrat pour passer à une plateforme Nvidia Drive PX2, mieux maîtrisé et plus performante.

La perte du contrat avec Tesla n’a toutefois pas miné l’avenir de Mobileye. Le groupe israélien s’est tourné vers d’autres entreprises, à commencer par BMW pour lui fournir du matériel pour ses premiers prototypes autonomes. Aujourd’hui, Mobileye est désormais dans le giron du géant des semi-conducteurs, ce qui devrait lui assurer un avenir serein, d’autant que sa maison-mère opère une réorientation de ses activités.

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