Jusqu'où les éditeurs d'applications sont-ils prêts à aller pour décourager le piratage de leurs logiciels ? Le blogueur Andreas Odegard raconte qu'il avait acheté le 18 août 2010 l'application pour iPhone Ofxord Deluxe, qui combine le dictionnaire d'anglais de référence et le thésaurus, pour la modique somme de 49,99 euros. Professeur d'anglais, Odebarg utilise régulièrement cette application pour vérifier des mots, et fait toute confiance à l'éditeur Enfour.
Le 1er novembre dernier, l'App Store avertit l'utilisateur que Enfour a mis à jour l'application, vers une version 4.1.4. "Mettez à jour maintenant ! Très important", dit le texte affiché sur la fiche descriptive de la mise à jour, qui parle d'une "version de maintenance cruciale", sans plus de précisions :
A mille lieues d'imaginer ce qui allait se passer, Andreas Odegard télécharge donc la mise à jour de 336 Mo, et lance l'application.
Là, Ofxord Deluxe exige que l'utilisateur s'identifie sur Twitter. Dans un premier temps, le blogueur refuse, mais l'application se ferme. Il relance donc le dictionnaire, dont il a besoin et qu'il a acheté 50 euros, et s'identifie avec son compte Twitter en se disant que ça ne doit pas servir à grand chose, donc pourquoi pas. Rien ne se passe. Il vérifie la définition du mot qu'il recherchait, et ferme l'application.
C'est alors qu'il consulte ses messages et voit qu'il a reçu une réponse à un tweet qu'il n'a pourtant jamais écrit, publié pendant qu'il était dans l'application :
"Pourquoi ne pas tous arrêter d'utiliser des applications iOS piratées ? Je promets d'arrêter. Vraiment je vais le faire #ConfessionDunPirateDeLogiciels", dit le message. Le hashtag, sur Twitter, renvoie des centaines de messages similaires, probablement tous publiés par la même application, ou par par d'autres applis iOS publiées par Enfour :
How about we all stop using pirated iOS apps? I promise to stop. I really will.#softwarepirateconfession
— abdulwahab (@alkandari1960) November 14, 2012
En fait, l'éditeur détecte que l'utilisateur a installé l'application sur un iPhone jailbreaké, et en déduit que l'application a été piratée. Or il est tout à fait possible d'avoir un iOS jailbreaké et d'acheter néanmoins ses applications sur l'App Store.
En l'espèce, Andreas Odegard explique qu'il avait dû jailbreaker son appareil pour pouvoir récupérer un jour une ancienne version d'une application qu'il avait elle aussi achetée, parce qu'Apple ne permet pas de revenir en arrière, contrairement à Android. Or, la nouvelle version de cette application était buggée. Il n'a jamais piraté le moindre logiciel sur son iPhone, mais a été dénoncé sur Twitter par une application qui s'est permis d'utiliser son propre compte. Une application qu'il avait achetée 50 euros.
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