Xavier Niel ne s'est jamais montré très tendre vis-à-vis de la subvention des téléphones portables, qui permettent aux opérateurs d'obliger leurs clients à s'engager sur une période de temps de deux ans maximum. Pour le fondateur d'Iliad, la maison-mère de Free, c'est ni plus ni moins de la "concurrence déloyale" qui permet "de faire du crédit à la consommation déguisée… sans se soumettre aux contraintes légales".
D'ailleurs, Free avait tenté de faire condamner SFR sur ce terrain. Sans succès. Le trublion des télécoms a non seulement été débouté, mais en plus il a été condamné à verser 300 000 euros de dommages et intérêts à SFR ainsi que 100 000 euros de remboursement de frais de justice. Cette décision, qui fait l'objet d'une procédure en appel, a visiblement conduit Free à revoir sa stratégie.
Selon les informations recueillies par Univers Freebox, Free va changer de fusil d'épaule et compte investir dans les prochains mois le marché du mobile subventionné. À en croire l'opérateur, cette décision a été principalement motivée par sa défaite devant les tribunaux face à SFR. N'ayant pas réussi à faire condamner son rival pour des pratiques qu'il considère comme illicites, Free va donc s'y mettre.
La forme que prendra la formule de Free n'est pas encore très claire. Il est en tout cas question d'une offre "très violente" et "agressive". La subvention des mobiles demeure une pratique encore très répandue dans le secteur, même s'il ne s'agit pas d'un modèle favorable aux consommateurs mais que le gouvernement compte protéger, y compris par voie législative.
Ce n'est pas le modèle retenu par Free Mobile. Celui-ci s'appuie sur deux forfaits téléphoniques sans engagement et propose en outre des téléphones, que les clients peuvent payer comptant ou dans le cadre d'un crédit à la consommation indépendant de l'abonnement. Ainsi, le client a toujours la liberté de partir chez un rival, tout en poursuivant le remboursement du crédit.
En décembre, une étude conduite par le cabinet GfK montre que l'arrivée de Free a eu pour conséquence d'accroitre le nombre de smartphones achetés sans subvention, au bénéfice de téléphones moins chers que ceux dans le haut de la gamme. Au troisième trimestre 2012, les deux tiers étaient vendus "nus", c'était-à-dire sans forfait.
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