C'est une initiative tout à fait originale. À partir d'aujourd'hui et jusqu'au 31 mai, le musée de la grande guerre de Meaux va tordre l'espace-temps pour imaginer ce qu'aurait écrit sur Facebook un soldat français engagé dans la première guerre mondiale. Pour cet évènement un peu particulier, le musée a inventé un poilu répondant au nom de Léon Vivien. Instituteur de 29 ans, il va retracer son quotidien sur le réseau social.
À l'AFP, le directeur du musée explique sa démarche. "Pour la première fois, un musée, en reprenant tous les moyens narratifs propres à Facebook, va offrir aux Français la possibilité de vivre au jour le jour le quotidien d'un poilu" Outre les statuts, de fausses réactions seront imaginées pour simuler les interactions entre Léon Vivien et ses proches, comme si le site communautaire avait existé à l'époque.
Bien entendu, le début du fil démarre avec la mort de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. C'est cet assassinat qui plongera l'Europe toute entière dans l'une des guerres les plus meurtrières de l'histoire. Au fil des publications, le lecteur peut suivre le glissement progressive du continent vers la guerre et la mobilisation de Léon Vivien, le tout agrémenté d'illustrations d'époque.
Seules les années 1914 et 1915 sont pour l'instant couvertes par l'initiative du musée de la grande guerre. Au fur et à mesure, de nouveaux contenus seront ajoutés "pour découvrir autrement" cette période de l'histoire. Pour le directeur du musée, l'usage de Facebook est "une manière originale pour les jeunes générations de découvrir" la première guerre mondiale en s'appropriant un site qui leur est cher.
Décrite comme une "expérience digitale inédite", l'initiative portée par le musée fait écho à d'autres projets qui tentent de se saisir des réseaux sociaux pour explorer de nouvelles approches. Par exemple, le compte Twitter RealTimeWWII s'efforce de suivre en direct les évènements de la seconde guerre mondiale, comme ils se sont produits à cette heure et à cette date, mais soixante ans auparavant.
Dans un autre style, signalons la tentative de l'Américain Matt Stewart qui s'est efforcé de publier son roman sur Twitter. Le livre, baptisé The French Revolution, a été découpé en petits fragments de 140 caractères. Depuis, plus de 5600 messages ont ainsi été envoyés sur un compte ouvert pour l'occasion. D'autres projets identiques existent, comme de la poésie japonaise avec les haikus.
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