Anthony Levandowski, spécialiste de la voiture autonome au cœur des accusations de vol de technologie portées par son ancien employeur Waymo (Google/Alphabet), a été licencié par Uber. L’entreprise sanctionne son manque de coopération avec la justice et espère prouver ce faisant qu’elle n’a pas dérobé ce savoir-faire à Waymo.

Ses jours étaient comptés au sein d’Uber depuis sa mise à l’écart concrète en avril 2017 : Anthony Levandowski, le « père »  de la voiture autonome, au centre de la bataille judiciaire en cours entre l’entreprise de VTC et Waymo (la filiale de Google/Alphabet dédiée à cette technologie,), a été licencié ce mardi 30 mai.

Son ancien employeur, Waymo, l’accuse d’avoir dérobé 14 000 fichiers concernant cette technologie pour les transmettre — ainsi que son savoir-faire en la matière, notamment sur le capteur Lidar — à son futur employeur, Uber. Anthony Levandowski a rejoint l’entreprise en août 2016 après le rachat de sa startup fondée dans l’intervalle, Otto, dédiée aux camions autonomes. De son côté, Uber dément tout vol de technologie comme tout arrangement préalable avec Levandowski pour fonder une coquille vide (Otto) destinée à être acquise par Uber quelques mois plus tard pour s’approprier cette technologie.

Le sort d’Anthony Levandowski dépendait d’autant plus de la bataille judiciaire en cours qu’Uber lui a demandé avec insistance de répondre aux demandes du juge en charge de l’affaire : l’intéressé s’y est refusé, invoquant le cinquième amendement de la Constitution américaine, qui permet à tout citoyen de ne pas témoigner contre lui-même.

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Anthony Levandowski, à droite — CC MCE 2016

Coup d’arrêt dans la carrière d’un prodige décrié

Ce manque de coopération lui a été fatal, comme en témoigne le mail d’Angela L. Padilla, conseillère juridique d’Uber en charge de l’emploi, adressé en interne : « Au cours des derniers mois, Uber a apporté des preuves conséquentes pour démontrer que notre technologie de conduite autonome a été développée de manière indépendante. »

Elle poursuit : « Au cours de la même période, Uber a incité Anthony à coopérer pleinement pour aider la justice à retracer les faits et, à terme, pour défendre notre position. Nous prenons nos obligations judiciaires très au sérieux : c’est pourquoi nous avons choisi de mettre fin à son travail chez Uber. »  De son côté, Waymo s’est refusé à tout commentaire dans cette affaire cruciale pour l’avenir de la voiture autonome.

Pour Anthony Levandowski, il s’agit d’un coup d’arrêt majeur dans son parcours de prodige de la tech, aux méthodes décriées et aux ambitions importantes, qui s’est essentiellement formé pendant ses 9 années passées chez Google. Nous en dressions le portrait récemment.

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