C'est le résultat de discussions engagées depuis plusieurs mois. Twitter a choisi de suivre la décision d'une juridiction française l'obligeant à communiquer des informations d'usagers accusés d'avoir eu des propos racistes et antisémites. Le gouvernement, très impliqué sur ce dossier, a salué le revirement du réseau social américain.

Ce vendredi, Twitter a renoncé à poursuivre son bras de fer avec les autorités françaises. Dans un communiqué, le réseau social américain a annoncé sa décision de fournir à la justice les informations nécessaires (vraisemblablement les adresses IP et électroniques) pour faciliter l'identification des utilisateurs accusés d'avoir tenu des propos racistes et antisémites.

Jusqu'à ce revirement, Twitter avait axé sa stratégie en se réfugiant derrière le droit américain. Le site communautaire affirmait ne pas être hostile à une coopération avec les associations requérantes, mais plaidait pour que la décision de justice française soit validée par un juge américain, via le déclenchement d'une commission rogatoire internationale.

Celle-ci ne sera pas nécessaire, à la grande satisfaction du gouvernement français. Sur Twitter, deux membres de l'équipe de Jean-Marc Ayrault ont salué le choix de Twitter de se plier à la législation hexagonale. Pour Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole et ministre du droit des femmes, "Twitter se conforme enfin à la décision de la Justice. Internet n'est pas une zone de non-droit".

Même son de cloche chez Fleur Pellerin, en charge de l'innovation et de l'économie numérique. "Twitter coopère avec la Justice. Fin de l'impunité pour les auteurs de messages racistes et antisémites, sans remise en cause de l'anonymat". Les deux ministres s'étaient fortement engagées sur ce dossier. La première avait tenu à mettre en place une concertation avec Twitter, la seconde avait évoqué une "solution négociée".

Sur France Info, Fleur Pellerin a précisé que le revirement de Twitter est la conclusion de discussions engagées il y a plusieurs mois avec les autorités françaises. "Ces acteurs ont un intérêt, de toute manière, à se conformer aux attentes des corps sociaux des pays dans lesquels ils sont présents", voyant la démarche "coopérative" de ces firmes comme une "bonne nouvelle".

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