Lorsque Altice a acheté SFR en 2014, la holding luxembourgeoise a pris l’engagement auprès du gouvernement de ne procéder à aucun licenciement pendant trois ans afin de faciliter son acquisition du FAI. Une promesse qui, rétrospectivement, a frustré Patrick Drahi, le patron d’Altice, estimant que cette « garantie sur l’emploi a rendu les choses compliquées et créé des tensions ».
« Tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous on a pris une garantie sur trois ans […]. Ça n’a ni queue ni tête. Forcément ça crée des tensions parce qu’en fait les gens seraient plutôt d’accord pour organiser quelque chose maintenant plutôt que d’attendre encore un an sans savoir comment les choses vont s’organiser », ajoutait-il, alors que des mesures de départ individuel survenaient déjà.
Anticipant la fin de la période d’engagement sur l’emploi, la direction de SFR a mis sur les rails un plan de 5 000 départs volontaires. À l’été 2016, trois syndicats — la CGT, l’Unsa et la CFDT — confirmaient la réalité de ce plan qui, selon la direction, « ne comporterait pas de licenciements sec d’ici 2019 ». Ce plan, s’il est appliqué en intégralité, affectera jusqu’à un tiers des effets globaux de SFR.
Atteindre moins de 10 000 salariés fin 2017
Ce plan doit justement être activé cette année. Et selon l’AFP, un projet d’accord a été signé entre la fin mai et le 6 juin entre la direction et les syndicats Unsa, CFDT et CFE-CGC pour procéder à la suppression de 3 300 postes, afin que le groupe « passe sous la barre des 10 000 » avant la fin de l’année, selon un membre de la CFE-CGC, signe d’une accélération du tempo pour alléger la masse salariale.
Pour accompagner des départs volontaires, dont le plan doit prendre de l’ampleur dès ce mois de juillet, des indemnisations incluant 2 à 3 mois de salaire par année d’ancienneté, avec une limite à vingt ans, sont prévues, ainsi qu’un « congé de reclassement jusqu’à 20 mois avec possibilité de retour dans l’entreprise moyennant le remboursement de l’indemnité de départ ».
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