Indéniablement, la mode est au financement participatif (crowdfunding). Plusieurs plateformes en France et à l’étranger ont su s’imposer auprès des internautes, comme Kickstarter, Ulule, KissKissBankBank, TousCoProd, My Major Company ou Octopousse. Du côté du public, l’engagement envers ce modèle économique croît et certains projets ont d’ores et déjà bénéficié d’un soutien tout à fait exceptionnel.
Évidemment, toutes les campagnes appelant à la générosité des internautes n’aboutissent pas. Nombre d’entre elles s’écrasent faute d’argent. Toutefois, ce n’est pas parce qu’un programme parvient à atteindre son objectif que toutes les difficultés disparaissent pour autant. En fait, de nouveaux obstacles peuvent venir contrarier la bonne exécution d’un projet. Comme le surfinancement, par exemple.
Dans un billet publié mardi, Kickstarter a abordé le cas des campagnes qui explosent très largement le seuil initialement visé. Lorsque le gap entre le montant visé et la somme obtenue est faible, ce n’est pas très grave. En revanche, un écart notable peut forcer les responsables du projet à transformer radicalement sa nature ou à ajouter de nouveaux objectifs pour absorber le trop plein d’argent.
« Plus d’argent signifie plus de bailleurs de fonds à satisfaire et plus de récompenses à prévoir – mais aussi signifie une marge d’erreur réduite« , écrit Kickstarter, le leader des plateformes de crowdfunding. « De nombreux projets finissent leur campagne avec un surplus d’argent et les responsables s’en servent souvent pour améliorer la qualité finale du produit« .
Ce saut qualitatif peut prendre diverses formes : une acquisition de matériel d’une qualité supérieure, le recrutement d’un personnel plus compétent (comédiens, acteurs, musiciens, techniciens, informaticiens…), le portage d’un jeu vidéo sur de nouvelles plateformes et ainsi de suite. Mais dans certaines situations, l’argent peut bousculer la vision initiale du projet.
« Étendre la portée d’un projet peut transformer la vision créative et placer l’ensemble du projet dans une situation périlleuse. Nous avons déjà vu des objectifs additionnels rendre des projets ingérables, exploser leur budget ou livrer en retard« , écrit Kickstarter.
En France, l’exemple-type du projet ayant bénéficié d’un soutien incroyable est la web-série Noob. Demandant initialement une aide de 35 000 euros, l’équipe se retrouve aujourd’hui avec une cagnotte de 681 046 euros (dont une part partira toutefois dans les taxes), soit un projet financé à 1945 %. Cela a poussé les responsables à transformer la nature du projet, passant d’un film à une trilogie, et à multiplier les paliers.
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