La longue litanie des scandales dans lesquels Uber est mêlé a finalement eu raison de Travis Kalanick. Dans son édition du jour, le New York Times rapporte que le patron de la société américaine a jeté l’éponge, faute de soutien des actionnaires du spécialiste des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC). L’intéressé s’était déjà mis en retrait à la mi-juin.
« J’ai accepté la demande des investisseurs de me mettre de côté pour que Uber puisse retourner à ses affaires plutôt que se laisser distraire par un autre combat », a commenté Travis Kalanick dans une réaction transmise au journal. Travis Kalanick conservera a priori son siège au conseil d’administration ainsi qu’une part confortable du capital de la société.
Reste une question : la démission de Travis Kalanick permettra-t-elle à Uber de rebondir ?
L’entreprise est dans une très mauvaise passe : des agressions sexuelles venant des conducteurs de la société aux cas de harcèlement au sein de l’entreprise, en passant par les révélations sur un programme d’espionnage visant un rival, le conflit judiciaire avec Google sur fond de vol de technologie et son refus de se plier à la réglementation, la firme s’est vite taillée une vilaine réputation.
Malgré la tempête de plus en plus violente qui s’abattait sur Uber, et qui continue à battre l’entreprise, Travis Kalanick s’était accroché à la barre du navire. Mais c’était sans compter l’avis d’actionnaires, qui ont fini pas considérer que le maintien du patron — dont l’attitude a également été épinglée par une caméra cachée — était néfaste pour l’avenir du groupe et qu’il fallait donc l’écarter de la direction
Passage en revue les pratiques d’Uber, un cabinet d’avocats avait suggéré, parmi ses diverses recommandations, de « réajuster » les responsabilités de Travis Kalanick, dont la politique et le comportement ont contribué à façonner l’image négative de la startup en l’espace de deux ans. Les membres du conseil d’administration ont adopté à l’unanimité toutes les recommandations des juristes.
Depuis la mise en retrait de Travis Kalanick à la mi-juillet, la direction d’Uber est assurée par une instance collégiale de quatorze personnes. Parmi elles figurent Liane Hornsey, la directrice des ressources humaines d’Uber, ainsi que David Richter, le vice-président qui remplace Emil Michael, poste qu’a fini d’ailleurs par réclamer Travis Kalanick pour l’aider à diriger Uber alors que les affaires s’accumulaient.
La démission de Travis Kalanick, si elle est sans doute souhaitable dans le cadre d’un long processus d’ajustement de l’entreprise, ne transformera les pratiques d’Uber d’un coup de baguette magique. Elle ne met pas fin à toutes les problématiques que le groupe doit affronter. Mais c’est une étape qui compte. Pour le reste, c’est toute la culture d’entreprise qui est à revoir. La spécialiste récemment recrutée a du boulot.
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