Pour plus de 13 milliards, le géant américain du e-commerce s’est offert l’ensemble de la chaîne de magasins, ses entrepôts et sa masse salariale (87 000 personnes). Et si Jeff Bezos a déjà assuré le CEO de Whole Foods qu’il garderait son poste et sa marque, il préparerait quand même un plan de robotisation de son nouveau business massif. C’est dans Bloomberg que certaines voix se sont exprimées anonymement pour évoquer les ambitions du géant en matière d’automatisation des supermarchés.
Les entrepôts : la signature Amazon
Si Amazon Go a cristallisé les peurs et les fantasmes avec son magasin entièrement robotique aux 6 employés, ce n’est bien sûr pas la direction que va suivre Whole Foods. La technologie Go est loin d’être opérationnelle pour d’aussi grandes surfaces que celle des markets bio de la marque. Toutefois, là où Amazon brille en matière de robotique, c’est d’abord dans ses entrepôts et c’est, selon Gary Hawkins du centre de recherche sur la distribution de Los Angeles, la vraie cible de la restructuration de Whole Food. Le conseiller en innovations explique : « Pour Amazon, la cible la plus simple pour importer son expertise [robotique] sont les entrepôts, c’est là où Amazon excelle vraiment. »
Réduire les coûts serait urgent pour Whole Foods selon Hawkins : « Si [Amazon] peut réduire les frais, ils pourront en faire la démonstration en rayons et en finir avec l’image du ‘Whole Paycheck’ . » En effet, aux États-Unis, la chaîne de magasins se fait souvent moquer pour ses prix souvent bien supérieurs à la moyenne de ses concurrents, ce qui a valu à la firme le surnom de Whole Paycheck.
Soutenir une activité peu rentable grâce à la robotique
Or l’automatisation des entrepôts, spécialité historique d’Amazon, pourrait s’appliquer sans mal aux centres logistiques de Whole Foods qui aujourd’hui emploie de nombreux Américains dans 11 centres de distribution. Les coûts logistiques, très lourds pour la grande distribution, pourraient se retrouver allégés avec une marge retrouvée pour baisser les prix au détail. Or si Amazon ne fera probablement pas de Whole Foods son activité la plus rentable à moyen terme, le géant veut croire qu’il peut au moins retrouver une croissance sur ce secteur.
Cette conviction d’Amazon date déjà de plusieurs années. La société de Bezos a analysé il y a plus d’un an que l’épicerie serait son fer de lance pour devenir incontournable dans la vie de ses clients. Et les théories et modèles développés par Brittain Ladd, ancien de la grande distribution ayant passé deux ans à travailler sur la « manière Amazon de faire du frais », viennent corroborer cette ambition.
Pour ce consultant très influent auprès du géant, « Amazon gagnera la bataille avec Wal-Mart en remportant la partie sur le frais ». Lui qui avait analysé la mort de Woolworths en proposant une robotisation et numérisation partielle des activités de l’épicier pour le sauver en dernier recours, voit ses propositions s’appliquer à une des plus grandes chaînes américaines. Reste à savoir si le modèle réussira à s’imposer aussi bien que la théorie.
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