Avec plus de 6 millions de clients conquis en moins de deux ans, Free a réussi son pari. L'offre téléphonique sans engagement et à bas coût est parvenue à bouleverser le marché et a contraint les trois autres opérateurs à se montrer plus audacieux sur le plan commercial pour mettre un coup d'arrêt à l'exode de leur clientèle. Mais le trublion des télécoms a encore une carte à jouer : les forfaits subventionnés.
Depuis ce printemps, Free Mobile planche sur une formule "agressive" et "très violente" consistant à lier une offre à un téléphone. Il s'agirait tout simplement de proposer des smartphones subventionnés via des forfaits spécifiques. Mais aux dernières nouvelles, l'opérateur n'avait pas encore vraiment arrêté sa stratégie. Est-ce une vraie subvention, un crédit simplifié, autre chose ?
D'après les informations de Reuters, le lancement de cette nouvelle gamme est imminent. Celle-ci serait disponible d'ici les fêtes de fin d'année, avec l'espoir de séduire une nouvelle clientèle. De son côté, Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad, la maison-mère de Free, indiquait sur BFM Radio que le groupe "a l'idée d'offrir quelque chose de plus simple et de plus attractif que ce qui se fait aujourd'hui".
Interrogés, des analystes considèrent que Free pourrait attirer jusqu'à un million de nouveaux abonnés chaque année, mais sur une période de temps plutôt limitée. La nouvelle offre ne devrait pas, d'après eux, conduire au même phénomène que celui constaté avec l'arrivée de Free Mobile, c'est-à-dire un départ massif de chez Orange, SFR et Bouygues. Les mouvements entre opérateurs devraient être plus limités.
La concurrence, justement, est sur le qui-vive. Si le scénario de l'exode ne paraît pas crédible, les trois rivaux de Free reconnaissent que la nouvelle offre de ce dernier aura vraisemblablement un impact. Mais difficile d'imaginer l'effet réel d'un forfait subventionné lancé par Free, dans la mesure où le quatrième opérateur n'a pas encore dévoilé son jeu.
Free Mobile peut-il vraiment casser les prix dans ce secteur ?
La marge de manœuvre paraît étroite, dans la mesure où les opérateurs ont "tous à peu près les mêmes coûts d'acquisition des téléphones […]", a commenté un concurrent. Jouer sur le coût du téléphone paraît très difficile. Un forfait Free de ce genre, apparu sur Vente Privée à 39,99 euros par mois, a illustré cette difficulté à compresser les prix. Sans parler des nouvelles contraintes à gérer, comme la logistique.
Free Mobile n'avait initialement pas l'intention de s'engager dans cette voie, se contentant de proposer un crédit à la consommation , en séparant le remboursement du mobile et le paiement du forfait.. Depuis, Free n'a pas réussi à faire condamner SFR sur le terrain des mobiles subventionnés, ce qui l'a conduit à faire preuve de pragmatisme et à se pencher sur ce modèle économique, autrefois décrié par Xavier Niel.
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