En 1989, la dernière usine de vinyles de Sony fermait ses portes. Le géant japonais abandonnait les vieux disques 33 tours pour leur préférer les CD, et, plusieurs décennies plus tard, la musique dématérialisée.
Mais aujourd’hui, confronté à une explosion de la demande qui se stabilise et se solidifie, le Japonais a saisi l’enjeu de ce marché désormais durable et ouvre de nouveaux les portes d’une usine à galettes sur le sol nippon.
Des usines croulant sous la demande
C’est à Shizuoka, ville proche du mont Fuji, à quelques centaines de kilomètres de Tokyo, que les nouveaux vinyles du nippon seront pressés. Un porte-parole du groupe a indiqué à l’AFP que l’ouverture de cette usine avait été réalisée en collaboration avec les anciens ingénieurs de Sony, ceux qui il y a 30 ans, avaient fait de l’entreprise un leader du pressage.
La société a brièvement précisé le catalogue qui sera pressé à Shizuoka : il s’agirait de rééditions de musiques populaires nippones mais également des dernières sorties de Sony Music, selon le quotidien Nikkei.
Au Japon, comme en Europe, les manufactures de vinyles étaient devenues rares. La dernière en activité, Toyokasei, restait le seul fabricant à avoir survécu à la crise sur l’archipel. La demande dépassait alors l’offre.
Avec peu de productions, et une demande toujours croissante, de nombreux albums attendent des mois avant d’être pressés par des usines qui sont souvent, malheureusement, accaparées par les rééditions populaires les plus rentables pour les majors. Une situation qui semble commune au Japon, à l’Europe et aux États-Unis, et qui tient au retour non prévu du vinyle.
En 2016, au Japon, on comptait 800 000 vinyles produits par le seul Toyokasei. En 1970, indique Arte, il en sortait plus de 200 millions par an, toutes usines nippones confondues.
En France, nous comptons trois usines dédiées à la production de vinyles, dont la firme Moulage plastique de l’Ouest (MPO), en Mayenne, qui parvient à s’approcher des 10 millions de galettes pressés par an (avec difficulté).
Sur l’ensemble de la zone européenne, il resterait une vingtaine d’usines, soit presque autant que sur le sol américain. Mais cette ligue des survivants continue de faire face à une demande toujours croissante qui, bien souvent, fait « bouchonner les usines ».
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