En grande difficulté, Alcatel-Lucent va procéder à la suppression de 10 000 emplois dans le monde. Face à ce plan de restructuration, le gouvernement cherche le meilleur moyen de soutenir l'entreprise. La stratégie du patriotisme économique semble aujourd'hui se démarquer, au regard des récentes déclarations d'Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif.
Selon l'ancien député de Saône-et-Loire, trois des quatre principaux opérateurs de téléphonie mobile français assurent qu'ils assisteront Alcatel-Lucent en lui passant des commandes. Un accord serait même imminent avec l'un deux. Cela étant, seuls deux opérateurs utilisent effectivement du matériel de l'équipementier français, du moins dans le secteur la téléphonie mobile : il s'agit d'Orange et SFR.
Quid du dernier opérateur, qui est manifestement Free ? Lors du colloque de l'ARCEP sur le thème "Quelles perspectives de création et de répartition de la valeur pour les télécoms ?", le groupe a fait entendre une musique différente. Il n'est pas question pour l'entreprise de participer à cette opération de solidarité car l'infrastructure d'un réseau ne se modifie pas du jour au lendemain et que la qualité des équipements prime sur tout le reste.
"Free a choisi Nokia Siemens au lancement. On ne change pas d'équipementier en cours de route. Ceux qui pensent qu'on peut changer comme ça du jour au lendemain, parce qu'un ministre nous sollicite, ne connaissent rien aux réseaux télécoms. Ce sont des architectures spécifiques que l'on construit dans la durée", a ainsi commenté Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, la maison-mère de Free.
Mais au-delà des considérations techniques ou même de la pertinence d'une intervention étatique sur les orientations d'une entreprise, le refus de Free est peut-être aussi motivé par un passé difficile entre Michel Combes, le PDG d'Alcatel-Lucent, et Free. Comme le pointe La Tribune, Michel Combes était auparavant le patron européen du groupe Vodafone, qui possédait des parts dans SFR.
Or, il avait signé une tribune dans Les Échos début 2012 dans laquelle il avait dénoncé l'arrivée de Free Mobile.
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