En tant qu’entrepreneur, Elon Musk ne manque pas de projets. Entre la conquête spatiale avec SpaceX, la voiture électrique semi-autonome et les tuiles solaires avec Tesla, les tunnels anti-embouteillages de sa Boring Company, la connexion des cerveaux aux machines avec Neuralink, il multiplie les initiatives ambitieuses sur tous les fronts.
Mais jusqu’à quel point ses différentes entreprises parviennent-elles à tenir le calendrier fixé, souvent par des annonces publiées sur le compte Twitter d’Elon Musk, où il fait généralement preuve d’un certain optimisme ? Les informations compilées par Bloomberg permettent de dresser un constat précis pour chaque entreprise.
Tesla, un retard moyen de 4 mois
En moyenne, par rapport à ses objectifs datés initiaux, Tesla accuse un retard de 139 jours. Le constructeur a beaucoup de mal à respecter le délai fixé pour la sortie de ses voitures. Le retard remonte à son premier modèle, le Roadster — l’ancêtre de la Model S –, qui devait être lancé en juillet 2007 mais aura finalement été commercialisé en mars 2008.
L’entreprise aura toutefois fait légèrement mieux avec les premières livraisons de la Model S, en juin 2012, avec un retard de « seulement » 6 mois au lieu de 9…. avant d’accuser le coup avec la Model X, arrivée 2 ans après la date de lancement initialement prévue. En revanche, l’entreprise a su respecter les délais fixés au jour près pour la présentation de sa — très attendue — Model 3 comme pour le déploiement de ses batteries en Californie.
À l’heure actuelle, l’entreprise à laquelle Elon Musk consacre environ 47 % de son temps accuse du retard sur la présentation de son futur camion électrique : initialement prévue en mai, elle a été repoussée à septembre. Il est en revanche encore trop tôt pour savoir si les livraisons imminentes de la Model 3 se feront en temps et en heure.
Les aléas de la conquête spatiale
Sans surprise, les projets spatiaux d’Elon Musk restent les plus tributaires de retards. Entre les reports de lancements de fusées, les accidents et autres aléas courants dans une industrie aussi coûteuse que complexe, SpaceX s’en tire même plutôt bien avec un retard moyen de 670 jours, soit près de 2 ans.
Dans ce domaine auquel Elon Musk consacre près de 45 % de son temps, SpaceX a même enregistré quelques ratés, comme l’annulation du Falcon 5, la fusée finalement remplacée par le Falcon 9 après que SpaceX a remporté un contrat de la Nasa à 1,6 milliard de dollars.
Le lancement des fusées reste le point faible de l’entreprise : celui du Falcon 1 a ainsi eu lieu en octobre 2008, soit 4 ans après la date initialement prévue. Le Falcon 9 accuse le même retard (de 2006 à 2010), à l’instar du retour sur Terre du Dragon, le cargo spatial réutilisable de SpaceX.
Parmi les retards en cours, on peut citer les nouvelles combinaisons spatiales prévues par SpaceX, qui devaient être dévoilées au cours de l’année 2015 et qu’on attend encore. Reste à savoir si le lancement du lanceur lourd Falcon Heavy, initialement prévu fin 2013, aura finalement bien lieu ce 31 décembre 2017.
Dans l’avenir proche, SpaceX prévoit d’envoyer deux touristes spatiaux à proximité de la Lune en 2018. La conquête de Mars figure aussi dans son programme : les premiers vols expérimentaux, d’abord prévus l’an prochain, ont déjà été décalés à 2020.
Des tunnels naissants
Elon Musk l’a lui-même reconnu : la Boring Company n’occupe que 2 à 3 % de son temps. Cette entreprise chargée de construire des tunnels anti-embouteillages permettant aux voitures de parvenir à leur destination sur des plateformes souterrainnes lancées à plus de 200 km/h, est donc loin de figurer parmi ses priorités.
L’entreprise lancée fin 2016 semble sur une bonne dynamique : le forage de son premier tunnel a commencé avec seulement 12 jours de retard, à la mi-mai au lieu du 30 avril et . Le lancement du premier « ascenseur » — qui permet aux voitures de quitter la rue pour gagner le sous-sol en se garant sur l’équivalent d’une place de parking — est attendu d’ici au 9 juillet.
L’horizon 2021 pour la liaison cerveau-ordinateur
La dernière entreprise en date d’Elon Musk, Neuralink, s’intéresse à un tout autre domaine : la création d’un lien neuronal entre le cerveau humain et l’ordinateur.
L’idée est notamment de permettre à l’homme de communiquer bien plus vite avec les ordinateurs et potentiellement d’améliorer ses capacités. Pour l’instant, il est encore bien trop tôt pour savoir si Neuralink tient ses objectifs à temps.
Les premiers objectifs datés (l’aide aux patients souffrant de problème cérébraux) sont en effet fixés à l’horizon 2021, dans 4 ans, tandis que les suivants ne sont pas attendus avant 2026 (au mieux). Elon Musk confiait ainsi récemment : « Je pense qu’il faut encore attendre entre 8 et 10 ans pour pouvoir utiliser [cette technologie] sur des personnes sans handicap ». Et en la matière, les projets encore flous de l’entrepreneur interrogent certains neurologues.
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