L'UFC-Que Choisir a annoncé mardi le dépôt d'une plainte contre Orange et SFR, pour pratiques commerciales trompeuses dans leurs offres 4G. "Les opérateurs ont voulu faire de Paris la « vitrine » de la couverture 4G en annonçant chacun une présence quasi-intégrale. Or, d’après nos tests couvrant 80% des rues parisiennes et reposant sur plus de 60 000 mesures, force est de constater que la réalité est bien différente", explique l'association de consommateurs. Bouygues Télécom est le seul à obtenir un satisfecit, sa carte étant conforme à la réalité à 99,4 %.
Pour étayer sa plainte, l'UFC a fait réaliser une étude de terrain (.pdf) par un prestataire externe, qui a sillonné les rues de Paris pour vérifier l'accessibilité réelle aux réseaux 4G dans les zones prétendument couvertes par les opérateurs. Toutes les mesures ont été réalisées courant octobre à partir d'un smartphone Samsung Galaxy S3 (un par opérateur testé) en tentant de télécharger une page web de 512 octets en 4G. 66 483 mesures ont été réalisées.
Fort de ces mesures, Orange est attaqué pour "l'anormal décalage" entre sa carte officielle de couverture 4G à Paris et la réalité du terrain. Alors que l'opérateur mobile affirme couvrir 100 % de la capitale en 4G, les mesures effectuées pour l'UFC-Que Choisir montrent un taux d'accessibilité effective de seulement 79,3 %. Toute la partie sud-ouest de la capitale semble avoir été négligée.
Par ailleurs, l'UFC attaque Orange pour ses pratiques publicitaires qui tendent à faire croire aux abonnés qu'ils peuvent bénéficier du débit maximum théorique de 150 Mbit/s partout où la 4G est déployée, alors qu'il est limité aux seules antennes exploitant la bande des 2 600 Mhz. Dans les faits, ces antennes ne sont déployées qu'au coeur des grandes villes, les zones moins denses étant équipées en antennes 800 Mhz, qui ne permettent qu'un débit deux à trois fois inférieur. Il est aussi reproché à Orange d'associer 4G et H+ dans une même dénomination marketing "très haut débit mobile", alors que cette dernière doit être réservée à la seule 4G.
Pour l'UFC, "il est illégitime qu’un opérateur base sa communication sur le débit maximum théorique permis par la bande de fréquence ayant la largeur la plus importante alors que dans de nombreuses zones, en particulier pour les zones non denses, ce débit théorique, même dans le meilleur des cas, sera parfaitement inatteignable".
De son côté, SFR est attaqué également pour le décalage entre la carte de couverture et la réalité, et pour son assimilation du Dual Carrier et de la 4G dans le "très haut débit mobile". Selon les mesures, le taux d'accessibilité à la 4G chez SFR à Paris serait de 74,6 %.
Outre sa plainte contre les deux opérateurs, l'UFC demande à l'Arcep de "créer dès à présent un Observatoire de la 4G, chargé de suivre en temps réel le déploiement du réseau de cette nouvelle technologie et de garantir la validité des allégations des opérateurs, aussi bien sur les couvertures que sur les débits". L'association demande aussi au gendarme des télécommunications "d’imposer aux opérateurs téléphoniques de distinguer dans les cartographies de la 4G qu’ils proposent aux consommateurs les zones selon les débits maximums théoriques que les technologies qui les couvrent autorisent".
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