Cette semaine, un séisme s'est déclenché dans le secteur des télécommunications. Free Mobile a en effet annoncé son offre dans le très haut débit mobile, en intégrant tout simplement la 4G dans sa formule principale à 19,99 euros par mois, sans surcoût et sans engagement. Naturellement, les concurrents ont très mal accueilli le communiqué du trublion et ont dû précipiter leur réponse.
En revanche, les mobinautes ont été nombreux à applaudir l'annonce de Free Mobile. À raison : la perspective d'accéder à une formule 4G à moins de 20 euros est plus enthousiasmante que les offres d'Orange, SFR ou Bouygues Télécom, plus chères. Le problème, c'est que Free Mobile n'a pas encore un réseau 4G digne de ce nom. Il n'a que 700 sites, selon les données actualisées de l'agence nationale des fréquences.
D'où une interrogation au sein du gouvernement : faut-il tolérer qu'un opérateur fasse une annonce tonitruante, capable de bouleverser le marché français des télécommunications, alors même que ledit opérateur ne dispose pas d'une infrastructure capable de concrétiser sa stratégie marketing ? Car même si Free dit en installer à tour de bras, il reste très loin de ses rivaux.
La ministre déléguée à l'économie numérique considère que c'est un sujet qui mérite d'être débattu. Dans un entretien accordé au Figaro (lien payant), elle suggère de réguler la communication des opérateurs en fonction d'un taux minimal de couverture. Selon cette logique, Free ne pourrait pas par exemple faire du marketing 4G au niveau national sans avoir un nombre suffisant de sites 4G.
Dès le lendemain de l'annonce de Free Mobile, un communiqué (.pdf) signé par Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg, responsable du redressement productif, a appelé "à veiller à la qualité du service qui sera effectivement fourni sur l’ensemble du territoire", tout en mettant en garde sur l'approche à bas coût de certains, qui peut affecter durablement l'investissement dans les télécoms.
"Une stratégie low-cost conduit nécessairement à un sous investissement dans les infrastructures, à une dégradation du service rendu et à des destructions d’emplois", écrivent les deux ministres, ajoutant que "l’annonce de l’opérateur Free apparaît comme un pari audacieux et risqué", alors même "que son réseau reste en construction".
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