La guerre des prix dans la téléphonie mobile va-t-elle causer la perte de l’un des quatre opérateurs ? C’est ce que croit Arnaud Montebourg. Invité ce jeudi matin au micro de RTL, le ministre du redressement productif s’est dit très préoccupé par la fuite en avant en direction du low cost, qui touche désormais le secteur du très haut débit mobile (4G). Le responsable ? Free Mobile.
« Comme en toute politique, il ne faut pas aller trop loin. Nous sommes opposés à toute forme d’entente et de monopole sur le dos des consommateurs, mais nous sommes inquiets de toute forme de dérive du low cost et de guerre des prix qui se fait au détriment des producteurs« , a réagi Arnaud Montebourg, qui s’inquiète d’un affaiblissement des opérateurs dans leur capacité à investir.
« Nous avons 30 milliards d’euros d’investissement à trouver dans la fibre optique, c’est-à-dire le très haut débit pour tous les Français. Qui va devoir financer ça ? Nous allons le demander aux opérateurs. […] Soit ils gagnent de l’argent et ils peuvent le faire, soit ils n’en ont plus, il y a des dégâts, des fusions, des plans sociaux, des destructions d’actifs et auquel cas, ils ne pourront pas payer. Qui va payer ? Les contribuables« .
Le message a-t-il été entendu par Free, dont son fondateur, Xavier Niel, a été reçu mercredi soir au ministère du redressement productif ? Cela reste à voir. En tout cas, Arnaud Montebourg lui a dit que cette guerre des prix était « ravageuse » et qu’elle n’était pas bienvenue dans un secteur touché par les délocalisations des centres d’appels et les plans sociaux dans la distribution télécom, sans parler de la situation d’Alcatel.
Comment mettre un terme à cette guerre des prix ? Arnaud Montebourg pense avoir un levier à activer, dans la mesure où « les opérateurs travaillent sur le domaine public, qui est le domaine public hertzien, qui appartient à tous les Français. Nous sommes en droit d’imposer des contreparties en termes d’emploi et d’investissements« , a jugé le ministre.
Arnaud Montebourg a d’ailleurs taclé au passage le gouvernement précédent, qu’il a jugé « un peu léger » pour ne pas avoir « vu les conséquences de tout cela« . « Il est possible que dans cette guerre des prix, nous ayons un mort et que, finalement, on se retrouve à trois opérateurs. Est-ce que l’on aura gagné quelque chose ? Je ne le crois pas« , même si le ministre a reconnu l’effet positif de Free lorsqu’il est entré sur le marché.
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