C'était annoncé comme une intention depuis l'été dernier, c'est désormais officiel. Bouygues et SFR ont attendu ce vendredi soir pour annoncer la conclusion d'un accord stratégique de partage d'une partie de leur réseau mobile, afin d'étendre leur couverture sans multiplier le nombre des antennes installées.
"Cet accord va permettre d'offrir à leurs clients respectifs une meilleure couverture à l’extérieur comme à l’intérieur des bâtiments ainsi qu’une meilleure qualité de service en optimisant le maillage de leur réseau partagé", assurent les deux partenaires. L'accord ne sera toutefois finalisé qu'à horizon fin 2017.
Le nouveau réseau partagé ne couvrira pas l'intégralité du territoire, mais uniquement 57 % de la population, c'est-à-dire en pratique les zones rurales dans lesquelles les deux opérateurs n'étaient pas toujours présents aux mêmes endroits. En pratique, l'ensemble du territoire sera couvert par le réseau mutualisé à l'exception de 32 grandes villes de plus de 200 000 habitants, et des zones blanches sur lesquelles aucun des deux opérateurs n'est présent.
Pour mettre en oeuvre ce réseau commun, SFR et Bouygues Telecom vont créer une filiale commune, mais "chaque opérateur conservera une capacité d'innovation autonome ainsi qu'une indépendance commerciale et tarifaire totale".
Le partage devrait concerner toutes les technologies, aussi bien 2G que 3G, H+ ou 4G.
Cet accord, inédit en France, pourrait en précéder d'autres. Free s'est dit intéressé par un accord similaire, et avait laissé entendre qu'il entamerait des poursuites si ses concurrents lui fermaient la porte. "Un accord entre deux des trois opérateurs de réseaux mobiles historiques qui ne prévoirait pas l'accueil du quatrième opérateur nous semblerait être un facteur de déstabilisation majeur. De plus, un tel accord pourrait être juridiquement critiquable", avait prévenu le patron de Free, Maxime Lombardini. Mais si le Gouvernement avait donné son feu vert au rapprochement entre Bouygues et SFR, il n'est pas dit qu'il voit du même oeil un accord avec Free, considéré par Arnaud Montebourg comme un vilain petit canard qui écrase trop les prix — et qui met à mal les espoirs du Gouvernement de vendre chères les licences 5G.
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