La chanteuse américaine a relancé, malgré elle, le débat sur la vente des billets de concert à l’heure d’Internet et des bots. Cette polémique qui enflamme fréquemment la communauté des arts du spectacle revient en force grâce au très contesté système de « fans certifiés » mis en place par la star et l’entreprise TicketMaster.

Les « ticket bots » sont bien connus des vendeurs de places de spectacle : ces programmes informatiques s’offrent, souvent en quelques minutes, des milliers de places au profit de quelques courtiers. Ces derniers peuvent ensuite revendre les billets à des prix parfois déments, jusqu’à 10 fois leur prix initial pour des événements attendus.

Si le sport est concerné, la musique est en première ligne à une époque où les groupes et les stars remplissent des stades entiers en un claquement de doigts. Déstabilisant le marché dans le seul but de s’enrichir, les courtiers jouent un rôle très mal vu par l’industrie et les autorités.

La chanteuse américaine Taylor Swift, qui met en vente les places de sa prochaine tournée, n’échappe pas à cette problématique. L’artiste est toutefois parvenue à obtenir de TicketMaster, l’entreprise spécialisée dans la vente de billets, une sorte de garantie que ses « vrais » fans obtiennent les tickets en premier. Du moins, en théorie.

Des vrais fans contre des vrais bots

Mais cette méthode ne fait pas l’unanimité : l’annonce du système a fait bondir des musiciens et artistes qui reprochent à Taylor Swift d’exploiter le problème posé par les bots pour accroître le bénéfice tiré de ses concerts. En effet, la star a proposé un système de verified fans (ou « fans certifiés ») qui oblige son public — doté d’un compte TicketMaster — à faire preuve de son attachement à la chanteuse par le biais de différentes actions, parfois gratuites, parfois coûteuses,

Taylor Swift 1989

Or ces actions — parler de la star sur les réseaux sociaux, acheter son dernier album, regarder son clip, etc. — ne garantissent pas vraiment aux fans d’avoir accès à une place avant les robots mais seulement d’obtenir un vague « boost » dans la file d’attente du guichet web. En clair, ils dépensent plus d’argent sur les produits liés à la chanteuse, sans forcément obtenir la garantie de pouvoir s’offrir une place de concert.

Rou Reyno, du groupe Enter Shikari, s’est exprimé sur Twitter pour critiquer ce qu’il assimile à une exploitation de ses fans. Le musicien reproche au système de ne pas empêcher les bots et les courtiers de dénaturer le système, mais plutôt de « les remplacer » en augmentant mécaniquement le prix d’acquisition final pour les fans.

En outre, le système décrié ne saurait prévenir les actions des bots, ni même empêcher la revente des tickets achetés par ces derniers. Le phénomène et son débat est, nous le disions, loin d’être nouveau.

À l’été 2016, l’Etat de New York avait décidé d’introduire de lourdes sanctions pénales contre ces courtiers d’arts vivants.

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